Alma Naidu : Portrait d’une étoile (#IWD 4/10)

Alma Naidu : Portrait d’une étoile (#IWD 4/10)

Alma Naidu © Lena Semmelroggen

Premiers pas dans la carrière

Alma Naidu a grandi à Munich en tant que fille de musiciens. Son père est chef d’orchestre et sa mère, Ann-Katrin Naidu, chanteuse d’opéra. Elle suit des cours de piano classique dès l’âge de cinq ans, puis de violon, avant de passer à la guitare à 14 ans. Une formation en chant classique, puis en chant musical a perfectionné son éducation. Après avoir terminé sa formation vocale en jazz à la Hochschule für Musik und Theater de Munich (2016), elle a ensuite passé une année à la Royal Academy of Music de Londres, étudiant avec la chanteuse de renom et artiste ECM Norma Winstone.

Jazz et musique

À l’âge de 15 ans, Alma Naidu se produit sur scène comme chanteuse, écrivant ses propres chansons. En tant que soliste soprano, elle présente un programme classique au Herkulessaal de Munich. En plus de sa carrière dans le jazz, Alma a participé à diverses productions musicales : « Rosaly ‐ the Girl Made of Glass » en tant que Rosaly (Munich, 2016), « Highlights from Lion King » en tant que Nala (Salzbourg, 2017), « Lovemusik » (Musikalische Komödie Leipzig, 2018), « Jesus Christ Superstar » (Staatstheater Augsburg, 2019). Par ailleurs, elle se produit régulièrement en tant que soliste lors de concerts symphoniques de musiques de films dans les salles de la République.

«Je ne suis pas seulement une chanteuse. Je voulais que cela soit clair dès mon premier album.»

Résonance dans les médias et auprès de collègues de jazz

Alma est l’une des « chanteuses les plus prometteuses de la scène allemande » (SZ), la « découverte vocale allemande des dernières décennies ». La presse fait maintes fois son éloge, les institutions culturelles lui décernent de nombreux prix. La chanteuse et compositrice s’est produite entre autres au Nublu Festival de New York et aux Leverkusen Jazz Days. Ces dernières années, des tournées de concerts l’ont menée jusqu’en Inde, au Myanmar et aux États-Unis. Elle a partagé la scène avec Nils Landgren, Bobby McFerrin et Wolfgang Haffner, sur l’album « Kind of Tango » (ACT, 2020).

Alma Naidu © Tom Schneider

Récompenses

Alma Naidu a reçu le BMW Welt Young Artist Jazz Award en 2021, en plus du Kurt Maas Jazz Award. Elle a reçu le prix de la promotion de l’art bavarois (2021) et est la première boursière de la Fondation Grizzly Jazz.

Sa voix

Les interprétations douces, claires et émouvantes de Naidu de standards de jazz tels que « Body and Soul », « You Don’t Know What Love Is » et « If I Should Lose You » dans la tradition de Old Soul ont captivé le public ces dernières années. Sur son premier album « Alma », son talent d’auteur-compositeur explose et son don de parolier sensible prend tout son sens : « Je ne suis pas seulement une chanteuse. Je voulais que cela soit clair dès mon premier album ».

Alma Naidu à propos de sa collaboration avec Wolfgang Haffner

« J’ai rencontré Wolfgang en 2019 lors de la semaine du jazz de Burghausen. J’y ai chanté la partie soprano solo sur le « Sacred Concert » de Duke Ellington, et il a dirigé et joué la session dans le Burgkeller. Je l’ai rejoint un soir et notre collaboration musicale a commencé. L’approche musicale de Wolfgang, sa devise selon laquelle chaque note a besoin d’une signification, le fait de prendre du recul par rapport à l’ego et se mettre au service de la musique, a beaucoup influencé la musicienne que je suis, mais aussi ma musique. Avant que nous n’entrions en studio, je lui ai envoyé des enregistrements des morceaux, encore et encore, et nous avons réfléchi ensemble à ce qui pouvait être modifié – parfois en ajustant le tempo, parfois en supprimant une partie. Nos idées musicales s’accordent très bien ; nous aimons tous deux respirer la musique, flotter et laisser de l’espace. Je suis incroyablement heureuse et reconnaissante que nos chemins se soient croisés. »

Alma sur son nouvel album « Alma »

« Nous avons enregistré l’album en décembre 2020. Nous étions aux Hansahaus Studios de Bonn pendant trois jours et avons mis en boite 18 chansons pendant cette période, parmi lesquelles nous avons ensuite eu le luxe de choisir nos onze préférées.

Puis j’ai effectué moi-même quelques enregistrements vocaux supplémentaires à Munich au début de l’année 2021 – mon bon ami Flo m’a laissé utiliser son home studio pour cela. J’ai enregistré quelques chœurs à la maison, et d’autres ont été enregistrés par la productrice et chanteuse Liselotte Östblom à Londres. J’ai également travaillé avec Liselotte sur les voix principales. Elle a coproduit à distance via Zoom.

Les artistes invités, Dominic Miller (« Wandering ») et Nils Landgren (« Just a Word »), ainsi que Lars Danielsson (« Just a Word », « Wondering ») ont enregistré leurs parties en Suède et en France.

En studio, le noyau dur du groupe était composé de Wolfgang Haffner à la batterie, Simon Oslender aux claviers et Claus Fischer à la basse. Wolfgang avait déjà beaucoup joué dans cette constellation – j’ai également fait partie du groupe de Wolfgang pendant un certain temps et je les connaissais déjà bien. Le groupe était parfaitement au point et, bien sûr, ce sont tous d’excellents musiciens. Il n’y a pas eu de répétitions, les morceaux ont été joués en « live » en studio et il y a eu de une à quatre prises par chanson, parmi lesquelles nous avons ensuite choisi directement notre préférée.

En studio, Christopher Dell au vibraphone (« Silence Plays Your Song ») et Thomas Stieger à la basse (« Silence Plays Your Song », « Walberla ») nous ont rejoints. Je connaissais aussi déjà ces deux-là du groupe de Wolfgang ».

Alma Naidu © Boris Breuer

jazz-fun.de à propos du nouvel album « Alma »

Alma Naidu enchante avec sa voix chaude et extrêmement flexible. Elle évoque des images, change d’humeur et joue avec l’imagination de l’auditeur. L’album s’inscrit parfaitement dans la tendance où les artistes ne positionnent pas leurs disques par une définition claire du style ou du genre. Ils offrent musicalement ce qui est le plus important pour eux sur le plan émotionnel.

« Alma » sonne magnifiquement d’une manière qui évoque la chaleur et l’intimité des enregistrements de jazz intemporels. Présenté avec une maîtrise impressionnante, le matériel peut ne pas fasciner à la première écoute. Mais au fil des chansons et des écoutes, on s’enfonce involontairement dans un monde mélancolique enveloppé par la voix aussi pure que mélancolique d’Alma, appuyée par un accompagnement acoustique minimaliste, peu orthodoxe mais absolument contemporain. En ce sens, il s’agit d’une œuvre unique. Elle est totalement originale et sans compromis. Il est difficile de lui trouver une bonne « case » stylistique.

Que se passera-t-il ensuite ? Une chose est sûre : nous assistons à la naissance d’une étoile. La musique de cet album restera avec nous pendant longtemps. Je suis sûr que même après de nombreuses années, nous l’écouterons avec grand plaisir.

Une publication Jazz-Fun

Alma Naidu
Alma
Leopard

Propos recueillis par Jacek Brun (Jazz-Fun) / Traduction : Diane Cammaert