Alune Wade : Sultan
Enja & Yellowbird Records / L’autre distribution
C’est d’un voyage qu’il est question ici. Un voyage épicé et coloré au travers de l’Afrique, d’Est en Ouest, du Nord au Sud, avec un regard précis sur les spécificités de chaque région. Le Sultan voyage et on le suit, multipliant les rencontres. Il y a Mounir Troudi, le chanteur de jazz tunisien, Mehdi Nassouli, le spécialiste de la tradition musicale gnaouie, PPS the writah, le rappeur sénégalais, Noura Mint Seymali, la chanteuse griotte de Mauritanie, Aziz Sahmaoui, le musicien de Marrakech, et encore le pianiste cubain (oui, on s’éloigne…) Harold López-Nussa, Djam l’Algérien…
La musique du Sultan est riche de toutes ces diversités, elle s’enrichit de ces croisements. Alune Wade, le bassiste de Dakar, poursuit ainsi sa quête fusionnelle. Une fois sa période d’apprentissage terminée (auprès d’Ismaël Lo, voire de Marcus Miller le mentor auquel il emprunte le son métallique), il nous restitue avec bonheur et gratitude le fruit de ses découvertes. Car le Sultan est généreux et éclectique. Son disque fait se côtoyer tous les genres présents en Afrique : l’éthio-jazz (« Lullaby for Sultan »), le rap (« Uthiopic »), le blues du désert (« Nasty Sand »), l’afrobeat (« Café Oran »), les chants du Nord (« L’ombre de l’âme »), le latino-jazz (« Dalaka »)… Le tout abordé avec sensibilité, avec finesse. Rien n’échappe au Sultan ! A l’écoute de ce disque, l’Afrique est belle ! Le Sultan en est son plus beau porte-parole.