Amber Weekes : Round Midnight Re-Imagined

Amber Weekes : Round Midnight Re-Imagined

Amber Inn Records

En 2007 la chanteuse américaine Amber Weekes grava un cd promo dans le but de se faire connaître et de jouer dans des clubs, voire des festivals. Quinze ans plus tard et après avoir publié deux cd de la sorte, elle décide de publier officiellement ce premier effort. Qui, pour l’occasion, a été complètement remixé et ré-arrangé. C’est un plaisir de découvrir ces musiques proches de la vie intime de la chanteuse et d’effectuer un voyage musical dans le passé des standards américains. Je m’explique. Ses grands-parents possédaient un petit restaurant dans Harlem et des personnalités très connues telles que Duke Ellington, Harry Belafonte, Lena Horne ou Sarah Vaughan y venaient. Et aussi Sidney Poitier qui tomba amoureux de la tante d’Amber ! Quant à son père, tromboniste et chanteur, il lui raconta la vie dans cet endroit, les anecdotes. Il lui narra la mémoire familiale, le contexte historique ainsi que la musique diffusée dans ce lieu. A savoir des ballades, du blues, de la bossa nova, du jazz… Ces histoires familiales et ces musiques devinrent donc l’inspiration principale de cet album en incluant tous les styles ci-avant nommés. On retrouve ici uniquement des reprises, pas toujours très connues (tant mieux pour les découvertes…), mais quelques grands noms sont présents : Thelonious Monk, Nathalie Cole et il y a un medley reprenant Sting et Gershwin (« Sistermoon / Summertime »). La plus ancienne reprise date de 1929 ! Toutes les chansons sont détaillées dans le livret de huit pages inclus. Notamment « The Bar Suite », un triptyque qu’elle dédicace à son père, grand fan de Frank Sinatra. Les points séduisants de ce disque sont la superbe voix de velours d’Amber, la production impeccable et une ambiance club, feutrée qui vous assure le voyage vers le passé. C’est vrai que c’est calme, sirupeux, mainstream, cool, violoneux, sexy, mais tellement atypique par rapport aux tendances actuelles, que cela en devient un beau moment suspendu ! Laissez votre imagination faire le travail et embarquer pour « la ville qui ne dort jamais ». Ceci doit s’y jouer vers les quatre heures du matin ! Avec sa pochette d’un autre temps mais tellement en symbiose avec les années 40/50, Amber m’a charmé ! J’en suis le premier surpris, mais ravi… Même si j’avoue que j’ai ma dose de telles caresses pour quelques temps !

Claudy Jalet