Andorra : III
Me voici à nouveau confronté à ce passionnant jazz contemporain scandinave ! Je vous avais déjà écrit tout le bien que je pensais de ce groupe lors de la chronique de « Current », leur second album. Andorra est un quintet qui nous vient du Danemark et dont les membres furent formés à différentes disciplines musicales au conservatoire, notamment dans les sections musiques de film, participations à de grands ensembles jazzy ou, plus modestement, étudiant en jazz de chambre ! Sous la direction de leur claviériste Peter Moller (il joue aussi du Fender Rhodes) qui a mixé et produit l’ensemble, le groupe, qui comprend un trompettiste / bugliste, un guitariste (parfois aussi à la lapsteel), un batteur et un bassiste, décrit toujours sa musique comme du « vintage moderne ». C’est une vérité dans le sens où la musique du groupe dégage une chaleur propre à l’analogique, combinée avec les manipulations dues aux techniques digitales. C’est à la fois complexe et catchy, avec des parties plus dansantes, oscillantes. Le groupe se lance régulièrement dans des explorations plus space et dévoile alors un jazz lumineux, comme sur les plages « Drones » et « Amber ». Il y infuse une pointe de trip hop jazzy et une belle mélodie au sein de « Three Tree » et vire carrément jazz-rock sur « Mingus ». Cette musique instrumentale est construite, développée autour de thèmes mélodiquement accrocheurs et est exécutée avec beaucoup de finesse, de retenue, de sensibilité, de virtuosité mais sans en faire tout un étalage ! Cet album a aussi été imaginé, construit en vue d’un « film concert » qui sera d’abord projeté dans une sélection de salles de cinéma au Danemark. Il sera visible sur internet par la suite. La volonté de cette démarche est de nous offrir une vision globale de l’univers du groupe, de vivre une expérience particulière. Elle nous permettra de comprendre les visions qu’ils imaginent proches de leur musique, leur créatif visuel, bref, tout ce qui complète leur monde musical. Captivante formation que celle-ci, et elle devrait plaire à une audience sensible à Tortoise ou à Erik Truffaz !
