André Ceccarelli, Sylvain Luc & Hadrien Féraud : Eclectik

André Ceccarelli, Sylvain Luc & Hadrien Féraud : Eclectik

Cristal Records

Faut-il encore rappeler la carrière fulgurante d’André Ceccarelli ? Dès l’âge de 14 ans, il est le batteur des Chats Sauvages, avant de rejoindre l’orchestre d’Aimé Barelli, comme le fera… Martial Solal. Rapidement, Dédé s’est tourné vers le jazz, croisant la crème du jazz américain, de Dee Dee Bridgewater à Stan Getz, Tom Harrell ou Dexter Gordon et les grands noms du jazz européen, de Martial Solal à Enrico Pieranunzi. Mais en gardant un pied dans la « grande » variété : Henri Salvador, Claude Nougaro ou Maurane. Au niveau jazz, il a aimé convier des vocalistes comme David Linx (« Le Coq et la pendule » ou « A Nous Garo », en hommage au chanteur toulousain, mais aussi « Rock my Boat » avec Rhoda Scott ou « 7000 Miles » avec Pierre-Alain Goualch). On retrouve également ici le guitariste Sylvain Luc, qui lui aussi a accompagné des chanteurs, de Michel Jonasz à Al Jarreau, tout en croisant Eric Le Lann, Bireli Lagrene ou Stéphane Belmondo (très beau duo de l’album « 2.0 »). Avec André Ceccarelli et Jean-Luc Jafet à la basse, Sylvain Luc a formé le trio Sud et enregistré un projet autour d’Edith Piaf, avec Richard Galliano. A la basse électrique, on retrouve Hadrien Féraud, très influencé par Jaco Pastorius mais aussi par l’univers de Weather Report et de Chick Corea.

Pour cet album qui repose sur ce trio guitare-basse-batterie, André Ceccarelli a convié une série d’invités chanteurs, dans un esprit très « Eclectik ». « Seul Sous le ciel de Paris » est joué en trio sans vocaliste. Parmi les invités, Richard Bona (basse et chant) sur « 80vs2000 », Sly Johnson, membre d’un collectif rap et de Simple Spirit (« Today »), Alex Ligertwood très lié à Santana (« Plum », « Small Empty Space »), Bastien Picot, chanteur réunionais, choriste de Stevie Wonder (« In the Small Hours of the Morning », « Maité », « You ») et Walter Ricci, très attiré par la chanson italienne et complice de Stefano Di Battista (« Guaglio », « The World Is a Circle »). Selon les plages, le groupe est rejoint pas la flûte de Pierre Bertrand, la clarinette de Stéphane Chausse ou un quatuor à cordes. L’album vise à réunir toutes les sensibilités musicales du jazz à la pop. J’avoue préférer les albums enregistrés avec David Linx, vocaliste qui tranche avec l’univers traditionnel des crooners.

Claude Loxhay