Andrew McCormack Trio : Terra Firma
Andrew McCormack a foulé les scènes européennes en étant le pianiste attitré du bassiste Kyle Eastwood avec son excellent disque « Cinematic ». Il enregistre aussi en tant que leader en 2005 avec l’album « Telescope », déjà en trio, une formule qu’il utilisera fréquemment avec celle du solo. Enfin, il connait une courte aventure dans le prog-jazz, ainsi que de nombreuses collaborations sur la scène anglaise (sauf erreur, je pense bien l’avoir vu aux côtés d’Evan Parker au Vortex de Londres). « Terra Firma » est donc le retour à la terre ferme du trio piano-basse-batterie avec de nouveaux partenaires, le bassiste Joe Downard et le batteur Rod Youngs.
Huit compositions personnelles écrites lors du confinement sont particulièrement exemplaires d’un pianiste qui a beaucoup travaillé pour la musique classique, ayant étudié avec le compositeur britannique Mark-Anthony Turnage et ayant reçu des commandes pour le London Symphony Orchestra. On note une grande variété de climats dans les compositions du pianiste, certaines d’entre elles étant rattachées à des événements comme « Prayer for Atonement » pour l’assassinat de Georges Floyd, « Fake News » qui ne nécessite aucun commentaire, ou « Cheryl Blossom » qui marque le retour à une certaine normalité après la pandémie. Les compositions de McCormack brillent par leur sens mélodique, leurs qualités de construction, et aussi par l’apport de deux sidemen peu, voire pas connus chez nous. Trois standards et une reprise de Police complètent le répertoire, montrant la diversité des influences du pianiste : un court mais convaincant « Confirmation » de Charlie Parker, un thème peu joué de Monk « Work » et une chanson du répertoire suédois rendue célèbre par les versions de Miles Davis ou Stan Getz, « Dear Old Stockholm ». Un pianiste à suivre.
