Antonio Borghini : Banquet of consequences
Contrebassiste italien, installé à Berlin depuis une quinzaine d’années, Antonio Borghini présente son nouveau disque. On avait un peu perdu de vue ce musicien qui, en Italie, se fit connaître dans le Collettivo Bassesfere et qui mit ses talents d’improvisateur aux services de musiciens tels Anthony Braxton ou John Tchicai. Son site personnel renseigne quatre projets allemands (Der Lange Schatten, Die Hochstapler, Hook Line and Sinker et Schnell) dont il fait partie, mais leurs œuvres ne sont apparemment pas arrivées jusque chez nous. Dans ce nouveau groupe, Borghini s’est entouré de musiciens connus à Berlin, mais qui, comme lui, proviennent de lieux les plus divers. On retrouve ainsi à ses côtés le saxophoniste ténor et clarinettiste anglais Tobias Delius, le saxophoniste alto français Pierre Borel, le violoncelliste turc Anil Eraslan, la pianiste japonaise Rieko Okuda et le batteur australien Steve Heather. Les compositions, toutes signées par Antonio Borghini, se divisent en deux : il y a d’abord une approche plus structurée que l’on retrouve dans cinq compositions (avec des thèmes diversifiés : du swing à la ballade (« Lobster Promenade »), en passant par un titre comme « Umfundisi », démarrant de façon dissonante pour se conclure par des sonorités davantage entraînantes, voire dansantes ou encore « A Banquet Song » dont la partie finale, chantée ou plutôt murmurée par les musiciens, fait penser au « Glory Gloty Hallelujah »). A côté de ces compositions qui gardent malgré tout un fond free, trois improvisations (« First Dialogue », « Second Dialogue » et « Third Dialogue ») où chaque musicien s’exprime de façon très libre, mais également avec un enthousiasme, voire un côté joyeux, que l’on retrouve à de nombreuses reprises dans ce disque. Voici finalement un album séduisant et varié, témoin du côté cosmopolite et de l’originalité de la scène jazz berlinoise.