
Antonio Lizana : Vishuddha
Quand vous adorez le jazz jusqu’à en jouer et que la musique traditionnelle et la danse du lieu de votre naissance sont aussi bien ancrées dans vos gènes, cela vous donne un étrange album de fusion nommé : « Vishuddha ». Le nom du cinquième chakra dans la tradition hindoue. Il se traduit par « Pureté ». Rappelant à l’artiste la beauté des paysages de sa région, de sa ville, et les sonorités typiques qui s’y rattachent. Antonio Lizana est né à Cadix, dans le sud de l’Espagne. Il est à la fois saxophoniste, chanteur de flamenco, compositeur et le leader d’un quintet surprenant puisqu’il comprend deux musiciens iraniens (basse et contrebasse / batterie et percussions), un pianiste claviériste espagnol et un autre compatriote, danseur de flamenco mais également chanteur. Une dizaine d’invités ont été conviés sur ce cinquième album d’Antonio Lizana, principalement des voix féminines, mais aussi des cuivres, une guitare électrique, une autre flamenco, des percussions. Tout ce monde s’immisce dans cette fusion jazz flamenco qui oscille, selon les titres, entre des moments enjoués, festifs, dansants (ces pas martelés et cette voix masculine, typique avec son chant puissant, presque crié) avec des moments d’accalmies où le rythme s’estompe et où le quintet et les voix féminines nous emportent dans des ballades majoritairement jazzy d’une belle efficacité. Pour preuve, les très beaux titres que sont « Amar », « Preludio a la soledad » et « El rio » et sur lesquels le saxophone nous délivre de très beaux moments. Parfois c’est un peu de la culture gitane qui filtre dans les sonorités, il y a quelques passages improvisés, mais au final c’est cette fusion entre jazz et flamenco que nous retiendrons. Une musique vraiment singulière et originale, issue de la plume d’un talentueux musicien qui a gagné ses galons également auprès de grands noms (Snarky Puppy et Marcus Miller entre autres). Soyez curieux, ceci est à découvrir.
En concert au Senghor (Bruxelles) le 26 octobre.