Aquiles Navarro & Tcheser Holmes : Heritage of the Invisible II
La pochette se résume à une simple photo noir et blanc montrant deux individus perchés sur un toit, dont l’un tient une trompette en main. Leurs yeux sont dissimulés par des lunettes de soleil. Il est impossible de dire s’ils sont noirs ou blancs. Le disque s’ouvre de façon abrupte, presque absconse avec « Initial Meditation », un titre antinomique à son propos. Très vite, il cède le pas à des compositions plus construites, des morceaux où s’entrechoquent les phrasés vifs d’une trompette indomptée et ceux de textes tantôt narrés, tantôt chantés, en anglais ou en espagnol, le tout évoluant au gré d’attaques rythmiques plus ou moins audacieuses. Plus loin encore, « Most Only Never Know » convoque un piano droit qui occupe toute la place pour rendre un hommage appuyé à Monk. En face b domine « NAVARROHOLMES », sorte de synthèse consubstantielle de la démarche d’Aquiles Navarro et de Tcheser Holmes. A elle seule cette composition illustre avec brio le propos métissé assumé du duo. L’album se referme sur un faux remix qui est en réalité un résumé de ce qui précède. Vivant. Vivifiant. Virulent.
Eric Therer