Augusto Pirodda : The Monkey and the Monk

Augusto Pirodda : The Monkey and the Monk

El Negocito

Trois ou quatre mesures swinguantes de big band jazz et puis, comme on sort d’un club new-yorkais, on se retrouve dans la rue, la tête qui tourne, la musique qui se mélange, les dialogues qui fusionnent, l’excitation qui monte encore d’un cran. Le chaos, presque. C’est l’entrée en matière dans le monde imaginaire du pianiste Augusto Pirodda. C’est un voyage en trois mouvements (inspiré par l’épopée de Xuanzang ?) qui mène l’auditeur à se poser des questions, à se révolter, à entrevoir des réponses. Entouré de souffleurs aventuriers (Laurent Blondiau, Ben Sluijs, Sam Comerford) d’une rythmique mordante (Manolo Cabras, Marek Patrman) et de l’insaisissable vocaliste – et créatrice d’ambiances hallucinées – (Lynn Cassiers), Pirodda déroule ses compositions tantôt énigmatiques tantôt ultra libérées avec une intensité de tous les instants. On passe de la frénésie (« The Irrelevance of Wanting ») à l’apaisement total (« Sneeuwvolkje »), de moments délicats à l’improvisation la plus débridée, de compositions fines et introspectives aux plus abstraites. Le groupe est ultra solide et ultra soudé, ce qui permet à chacun des musiciens de s’exprimer sans contrainte et de nous offrir un album captivant du début à la fin.

Jacques Prouvost