Bas Bulteel : Eye of the Storm
Il y a longtemps que je n’avais plus entendu parler du pianiste ostendais Bas Bulteel, dix ans, lors de la sortie de son disque en trio avec Bart Denolf et Bruno Castellucci « Coming Home », récompensé par le KLARA Music Prize comme meilleur album de l’année 2014. Du jazz à l’œuvre qu’il nous propose aujourd’hui, il y a un grand pas, le pianiste se tournant plutôt vers la musique improvisée, l’impressionnisme de Debussy et des pianistes contemporains comme Vijay Iyer ou Craig Taborn. C’est l’artiste peintre Jan Frederik De Cock qui, séduit par le jeu de Bulteel, l’invite à venir improviser dans son atelier. Inspiré par la musique, De Cock délivrait sur la toile les impressions laissées par la musique, donnant ainsi naissance à la couverture de ce vinyle. Inspiré par l’Odyssée d’Homère dont un extrait est repris sur la double couverture, Bas Bulteel a laissé libre cours à son imagination pour des pièces souvent lentes et poétiques, parfois plus dansantes. Si son toucher fait parfois penser à Keith Jarrett, la profondeur de son chant lors des dix pièces de ce disque, à la fois intimes et puissantes, ne laisse pas indifférent et invite constamment à la méditation. Si le titre de l’album, « Eye of the Storm », laisse penser à un ouragan musical, celui-ci est plus à chercher du côté des œuvres picturales de De Cock. Un bel objet et un musicien inspiré rendent cette sortie digne d’intérêt.
