Binker Golding : Abstractions of Reality Past and Incredible Feathers
Dès les premières notes le ton est donné, mandé, mandaté. La rythmique s’avère redoutable, infaillible, symbiose parfaite entre la contrebasse tempérée de Daniel Casimir et la batterie métronomique de Sam Jones. Une machinerie que complète le piano virevoltant, funambule de Joe Armon-Jones et que, très vite, vient parfaire le saxophone ténor de Binker Golding. Quatuor de format éprouvé, celui de Golding ne l’est pas pour autant tant la fraîcheur et la vivacité qui se dégagent de sa façon de jouer sont patentes. Enregistré en 2018 à Abbey Road, mixé par James Farber (qui naguère s’occupa e.a. de Joe Lovano et de Brad Mehldau), initialement prêt en 2019, retardé tout au long de 2020 pour cause de covid, cet album bénéficie en 2021 d’une édition japonaise stylisée. C’est en fait le premier à paraître sous le seul nom de Binker Golding. Ces derniers temps, Golding a occupé de multiples fronts. En duo avec le pianiste Elliot Galwin, ou au sein de Binker & Moses avec le batteur Moses Boyd, en trio avec Steve Noble et John Edwards, en quartet pour ce présent disque, en quintet à Ronnie Scott’s en juin dernier ou en grande formation (il dirige le Tomorrow’s Warriors Youth Orchestra), il est en outre récipiendaire de plusieurs prix prestigieux. Ce Londonien lumineux n’en est qu’à ses débuts. Il a devant lui de beaux, de brillants lendemains. Nous tenterons d’y être au rendez-vous.