Daniele Cavallanti A World Of Sound : A Wall Of Sound
Felmay / Xango Music Distribution
Le saxophoniste ténor italien Daniele Cavallanti est une figure majeure du jazz contemporain depuis plus de 40 ans. Après avoir été découvert dans Gruppo Contemporaneo, le combo free-jazz du trompettiste Guido Mazzon, il a formé avec le batteur Tiziano Tononi le groupe Nexus (qui existe toujours). Un groupe qui a toujours cherché à innover. Parallèlement à ce projet, il a collaboré avec des musiciens tels Dewey Redman, Cecil Taylor, Mark Dresser ou encore Roswell Rudd. Il a été un des piliers de l’Italian Instabile Orchestra, big band pratiquant un jazz d’avant-garde exaltant (à noter qu’un album live enregistré en 2013, revisitant des classiques de Duke Ellington, vient de sortir). Plus récemment, Cavallanti est à l’origine d’autres projets comme le Songlines Band (nous avions chroniqué, l’année passée, l’album « The Dreamtime ») ou ce World of Sound qui propose avec « A Wall Of Sound » son troisième album. Cavallanti a toujours prôné une musique sans compromis et a toujours été à la recherche de sonorités inédites. Pour ce faire, il est accompagné d’improvisateurs hors-pair, à savoir Francesco Chiapperini (sax alto et clarinette basse), Gianluca Alberti (contrebasse) et Toni Boselli (batterie). Cavallanti a décidé ici de voyager à travers le jazz des années 60 et 70. Sur les six titres du disque, seuls deux sont des originaux signés par Cavallanti et ils rendent hommage à des musiciens de ces années 60-70 : « S.O.S. » est un hommage au groupe SOS formé par les saxophonistes John Surman, Mike Osborne et Alan Skidmore ; « Downtown Braxtown » fait clairement référence au saxophoniste Anthony Braxton. Deux compositions de Wayne Shorter (« Armageddon » et « Charcoal Blues » provenant toutes deux de l’album « Night Dreamer »), une d’Ornette Coleman (« Street Woman ») et enfin une d’un non saxophoniste, « Jesus Maria » de Carla Bley, complètent l’album. Le groupe propose une interprétation puissante et dense de ces titres, un mur du son comme l’indique le titre du disque. Les saxophones jouent à l’unisson ou proposent des solos vigoureux, bien soutenus par une efficace section rythmique. Comme à son habitude, Cavallanti n’hésite jamais à aller vers des paysages aventureux, mais en respectant une certaine tradition (cf. les deux compositions de Wayne Shorter et celle de Carla Bley). Voici donc un album de haut niveau certes ancré dans le free jazz, mais davantage accessible que d’autres précédemment proposés.
