Das Rad : Funfair
Les Flocons d’hiver
Chroniques inédites ou les disques qui ne pouvaient pas passer à la trappe
Das Rad est un quintet qui nous vient de Sheffield et « Funfair » est son cinquième album. Sur scène, le groupe est secondé par des projections psychédéliques, des couleurs vives qui se meuvent, évoquant des voyages hallucinés, des trips proches de ceux du passé. Un visuel quelque part entre le Pink Floyd des débuts et Archive. Groupes dont nous pourrons déceler quelques sonorités dans la musique jouée par Das Rad. Menée, depuis peu, par la voix de Peter Rophone et jouées par des guitares, des claviers, un mellotron, un saxophone, une flûte et une section rythmique, la musique de Das Rad touche un peu à de nombreux styles avec, comme constante, une orchestration dense. Pendant près de 80 minutes (13 plages, dont 2 medleys de 4 titres), nous allons suivre le groupe comme dans un labyrinthe. Nous sommes d’abord immergés dans une prog assez noisy, s’ensuivent des improvisations jazzy essentiellement dues au saxophone. Instrument qui en devient parfois imposant au point de sonner comme David Jackson (ex- Van Der Graaf Generator). Le groupe dévoile aussi une facette art-rock assez lyrique, ose un étrange reggae dub planant, dansant, introduit des bruitages célestes (« The Kindly Ones », « One Star Away »), joue un passage assez folk alternatif avec une flûte mise en évidence. On repense à Archive sur un de mes titres préférés, « Dissolving In The Mirror », en cause, cette lourde, voire imposante ambiance générée par la guitare, les claviers et des sonorités cosmiques ! Quant à « Grimbling », elle fusionne le prog et le jazz ! Et explique bien, de par ce fait, comment le groupe décrit sa musique : Improg. De la musique progressive basée sur de l’improvisation et qui s’exprime dans la densité, la tension, l’inquiétant, le sombre, le cérébral aussi. Sans oublier le rock et le jazz, parfois au travers d’obsédantes répétitions. L’album a été enregistré dans les conditions d’un album live mais en studio, et quelques « raffinements » ont été apportés par la suite. Sans en altérer toutefois le côté organique et direct que nous ressentons également lors des concerts.