Dave Hamilton ’s Raw Detroit Gospel 1969-1974 : Sacred Sounds

Dave Hamilton ’s Raw Detroit Gospel 1969-1974 : Sacred Sounds

Ace Records-Kent ‐ Références catalogue : CDKENT 484

Dans le domaine musical et pour le grand public, Detroit c’est la ville de Diana Ross, des Supremes et de la Motown. C’est pourtant bien plus que cela, c’est aussi la ville du blues avec John Lee Hooker, le studio (primitif) de Joe Von Battle et des cohortes de bluesmen. D’autres styles musicaux y ont foisonné. Ainsi, une très riche scène de black gospel s’y est développée avec le Révérend C.L. Franklin, ses filles et des myriades de solistes et de groupes, même si la soul et le blues leur ont fait de l’ombre. Parmi les promoteurs du gospel, Dave Hamilton occupe une place de choix. Originaire de Savannah en Géorgie, il vint s’installer à Detroit au début des années 40 et, comme guitariste, devint rapidement un personnage bien connu sur la scène du R&B, puis de la soul de la « Motor City », sans vraiment trouver le chemin de la gloire personnelle. Loin de se décourager, dès 1969, il se tourna vers un créneau, le gospel, où il y avait encore des places à prendre comme chercheur de talent et producteur de séances d’enregistrement. Il créa ses propres compagnies : Sacred Sounds, New Creation, Motor City Records, Demo Ristic, … et se mit au travail.

Voici une partie du résultat : 23 faces – dont 6 inédites – gravées entre 1969 et 1976, qui témoignent de l’abondance de talents fleurissant dans le Detroit de cette époque. Même le guitariste de blues Louis « Mr.Bo » Collins passa par là en 1976 et enregistra un savoureux « Savior On The Throne », alliant une dévotion totale (« Jesus is the best friend I ever had »…) à un jeu de guitare profane à la B.B.King. Le reste est à l’avenant, excellent de bout en bout. Les Scott Singers sont présents avec 4 faces, dont une version très spéciale et originale de « When The Saints Go Marching In ». Les Reynold Singers affichent 3 faces, dont les excellents « Try Jesus » et « Movin’ On ». Les autres groupes sont représentés par une seule face. Il n’est pas possible de les citer tous, sauf le mystérieux Umble Faith pour son énergique « I Still Remember », ou les Silver Harps avec « Pressing On » et les Jr. Echoes avec le bien enlevé « Leaning and Depending On Jesus ».

A noter encore le Rev. Simon Barbee avec son plaidoyer « This Is My Plea » qui démarre en sermon et se prolonge par un chant fougueux… Chaque soliste, chaque groupe, mériterait un commentaire. Du bon travail ! Chapeau Mr. Hamilton !

Robert Sacre