
Dinant Jazz : l’édition 2025
John Scofield et Joe Lovano enflamment le Dinant Jazz!
Succès de foule pendant les trois jours – le chapiteau débordait même de spectateurs le samedi soir pour le concert du guitariste John Scofield – et fidélité à ses traditionnels parrains ont marqué l’édition 2025 avec une première soirée consacrée en grande partie à ses plus fidèles invités.
Traditionnellement, le concert d’ouverture présente le groupe vainqueur du concours des jeunes talents de l’année précédente. Le quartet du saxophoniste Jonathan Hes a prouvé que le jury ne s’était pas trompé : un jazz dynamique, enlevé, baigné de tradition et d’audace par moments a révélé un quartet qui a bien évolué en un an. Fidèle du festival, David Linx était présent toute la soirée pour fêter ses soixante printemps. Avec le superbe groupe français de son dernier album « Real Men Cry », auquel allait se joindre le trompettiste Paolo Fresu, le chanteur ne pouvait qu’enthousiasmer le public, d’autant qu’à ses côtés le pianiste Grégory Privat démontrait toute sa finesse. Le « Jazz Station Big Band » tient en ses rangs quelques-uns de meilleurs solistes de la scène belge et a démontré toutes ses qualités. Il allait aussi célébrer le chanteur en l’invitant à son tour, alors que l’harmoniciste Grégoire Maret et Paolo Fresu venaient se joindre à la fête.
Finesse des compositions, respect d’une tradition mixée à un quatuor à cordes, le Double Quartet de Pauline Leblond a convaincu par sa fraîcheur, ses arrangements subtils entre solistes et quatuor à cordes sur de belles compositions de la trompettiste qui associait un poème de Pablo Neruda au très touchant « Si tu m’oublies ». Entre middle jazz, musique aux accents cinématographiques, références à la musique baroque, le Concert de la trompettiste a été une des belles surprises du festival.
Après les retrouvailles entre Grégoire Maret, David Linx et Paolo Fresu, on attendait beaucoup de la venue du guitariste John Scofield, et le très nombreux public n’a pas été déçu : dans un véritable feu d’artifice de groove, le guitariste et ses potes – l’éblouissant John Medeski au piano et à l’orgue et une rythmique de feu – ont enflammé le chapiteau jusqu’à la nuit tombée.
La rencontre de Nicolas Fiszman et Philip Catherine avait quelque chose d’émouvant : c’est aux côtés de Philip que Nicolas a fait ses premières armes avant de devenir aujourd’hui un des guitaristes les plus demandés : Sting, Cabrel, Zazie et tant d’autres. Un concert où le soutien et la bienveillance de Nicolas Fiszman faisaient plaisir à voir. Le public debout après une improvisation sur l’hymne national ukrainien…
Joe Lovano, le boss du ténor, était déjà présent la veille (en fait, il était là depuis le début de la semaine !) pour le concert de Sco. Le dimanche soir, il clôturait le festival dans un concert en deux parties. La musique de son dernier album ECM avec le trio de Marcin Wasilewski. Chemise orange bigarrée, ténor étincelant, set de cymbales et clochettes, le décor était posé pour des thèmes de l’album dont la vigueur était décuplée en live. Et on n’avait pas encore tout vu : John Scofield, on l’attendait et il est venu : « Softly as in a Morning Sunrise » pour lancer une battle sax-guitare qui allait se poursuivre avec « Naïma », « Body and Soul », « Squid », un final flamboyant pour le Dinant Jazz.