Donna Herula : Bang at the Door
Autoproduction / Distrib. CD Baby
Chanteuse, guitariste et compositrice, Donna Herula est un membre actif de la scène blues à Chicago. C’est une spécialiste du finger picking et de la guitare slide, spécialités qu’elle enseigne à la Old Town School of Folk Music, et son registre est étendu : Delta et country blues, early Chicago blues, folk, roots et Americana. Elle est une habituée du Buddy Guy’s Legends et autres clubs, comme des festivals de blues. Pour ce troisième album, elle et son mari Tony Nardiello (vo, gt), sont allés à Chapel Hill en Caroline du Nord pour travailler avec le producteur/guitariste Jon Shain et des partenaires comme Doug Hammer (p), Dana Thalheimer (dms), Tony Pons (tp), Bill Newton (hca) et des guests comme Annie Harris (violon) sur « Got What I Deserve » (… les aléas de la maternité !) et Daryl Davis (p). Herula a composé onze des quatorze morceaux et, parmi les covers, elle chante en duo avec Nardiello dans un nostalgique « Jackson » (de Lucinda Williams). Il y a aussi une superbe version de « Fixin’ to Die » (Bukka White) en mode surexcité et guitare slide et, dans le même registre, « Soul of a Man » (Blind Willie Johnson).
L’album démarre avec « Bang at the Door » (un ex-petit ami vient l’importuner, tard dans la nuit), sur un rythme de rumba, suivi de « Pass the Biscuits », un hommage au D. Jay Sonny Payne (King Biscuit Time, Helena, Arkansas) en mode New Orleans. Sur le joyeux « Can’t Wait to See My Baby » – une ode aux amoureux transis – Donna Herula et Tony Nardiello chantent et jouent en duo tandis que dans « Promise Me », très mélancolique, Donna, à la guitare acoustique, évoque la tristesse d’une femme dont l’amant est en prison. Elle en rajoute une couche avec « Not Lookin’ Back » qui rapporte une rupture avec un partenaire qui se drogue. Retour au swing débridé dans « I Got No Way Home » qui déménage avec entrain. À noter aussi « Black Ice », un instrumental enlevé avec Herula dans un étourdissant solo à la slide et « Something’s Wrong With My Baby » (la galère quand on aime un homme en pleine dépression) où elle fait des merveilles avec sa 1935 National Steel Triolian. Un régal de bout en bout pour tous les amateurs de guitare, de slide et de picking. Pour nous combler totalement, les textes des morceaux sont repris dans les notes de pochette.