Eamon The Destroyer : A Small Blue Car
Les dix chansons profondes de cet album ont été « written, recorded & produced by Eamon The Destroyer », et on n’en saura guère plus sur cet individu, sinon qu’il a officié en qualité de guitariste dans l’un ou l’autre groupe discret de sa ville écossaise, Edimbourg. Outre les titres des chansons et les remerciements d’usage, le livret et la pochette ne contiennent pas de renseignements au sujet d’éventuelles aides apportées par des musiciens extérieurs… Eamon travaillant sans doute seul. Le graphisme par contre (quelques détails de toiles que l’on doit à Aivazovsky, Pourbus et Breughel, ainsi que deux photos – d’Eamon lui-même ? – nettement plus récentes) souligne qu’en plus d’être un musicien, Eamon est aussi diplômé de l’Edinburgh College Of Art (section peinture). Atmosphère ! Ce premier album – donc bricolé en solo comme il se serait penché sur une toile – est édité pour le compte du label indépendant Bearsuit Records, dont on écoutera dorénavant attentivement les publications. La voix douce et tempérée d’Eamon est soutenue par des guitares, des claviers et des boites à rythmes. Et c’est un constat actuel : toi aussi tu peux le faire… A l’image d’une Angel Bat Dawid (dans un autre contexte, certes) qui elle aussi bricole ses chansons sur un matériel vintage avant de nous les offrir via un label tout aussi recommandé (International Anthem, à Chicago). Encore faut-il avoir de bonnes idées et posséder une maîtrise correcte des instruments, toute liberté étant bonne à gagner.
Avec cet album, Eamon pilote sa « petite voiture bleue » sur les routes étroites d’une lo-fi bancale. On vous assure que dès la seconde écoute, vous le suivrez les yeux fermés. Bref, une pierre deux coups : la découverte simultanée d’un artiste et d’un label attachants.