Elie Martin-Charrière : Era #P
Formé par Dré Pallemaerts et après avoir évolué, entre autres, au côté de Pierrick Pédron, ce batteur/pianiste/chanteur et compositeur français publie un second album bien intéressant. Son titre peut signifier différentes choses, notamment « Une ère de paix » ou « La protection de la planète » et Elie reconnaît que ce « présent » (P) lui a été grandement inspiré par une grande figure du passé : Prince ! A ses côtés interviennent ses trois compères, tout aussi virtuoses, à savoir Christelle Raquillet (flûtes – traversière et alto), Nina Gat (claviers et piano) et Elvin Bironien (contrebasse). Et ce quatuor nous propose une musique assez inédite, un soft jazz maîtrisé, une nouvelle musique pour un nouveau monde selon ses dires. Un jazz sur lequel les sonorités de la batterie sont souvent bien mises en évidence par le mixeur. Mais le piano et les flûtes occupent aussi régulièrement l’avant-plan sonore. Elie y joint quelquefois son phrasé vocal assez américain et selon des flashs, musicaux et rythmiques, nous penserons éventuellement à Grandmaster Flash, The Last Poets, Herbie Hancock, Gil Scott Heron… Elie nous propose aussi une très belle adaptation du « Fragile » de Sting avec de parfaites interventions à la batterie et à la flûte. Plus loin c’est l’« Anthropology » de Charlie Parker qui est repris avec comme grand changement la présence de la flûte au lieu du saxophone mais le thème est bien reconnaissable. Il nous surprend en fin de parcours avec « Chapter I : Honey Moon », une composition plus aérienne, céleste, du jazz progressif qu’il fait suivre de « Chapter II : Gratitude ». Un séduisant titre soûl jazz sur lequel interviennent deux chanteuses et qui conclut cet album envoûtant, superbement interprété et original dans ses recherches avec cette volonté d’être « autre ». A découvrir.
