Emile Parisien Quartet, Spezial Snack

Emile Parisien Quartet, Spezial Snack

Emile Parisien Quartet, Spezial Snack (ACT)

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Après avoir fréquenté le Collège Jazz de Marciac, coaché par le contrebassiste Pierre Boussaguet et… Wynton Marsalis,  le saxophoniste Émile Parisien a poursuivi ses études au Conservatoire de Toulouse pour débarquer à Paris en 2000. Dès 2004, il forme son quartet avec trois jeunes musiciens prometteurs : le pianiste Julien Touéry (il dirige son propre quintet avec Yann Loustalot à la trompette), le contrebassiste Ivan Gélagne (membre du quintet de Touéry) et le batteur Sylvain Darrifourcq (qui vient de former un trio hors normes avec Valentin Ceccaldi au violoncelle et notre compatriote Manu Hermia aux saxophones), trois complices avec lesquels il a gravé successivement les albums “Au Revoir Porc Épic” en 2006, “Original Pimpant” en 2009 et “Chien Guêpe” en 2012. Le succès a été rapide et conséquent: “Artiste jazz de l’année 2012” et “Victoire de la Musique” en 2014, Émile Parisien a aussi enregistré avec Daniel Humair (“Sweet And Sour”), l’accordéoniste Vincent Peirani (“Belle époque”), le contrebassiste Stéphane Kerecki (“Nouvelle Vague”) et le tromboniste Georgui Kornazov (“Sila” et “The Budapest Concert”, l’un des albums les plus passionnants de ces six derniers mois). On pourrait dès lors croire qu’à la tête de sa propre formation, il est un leader incontesté, accompagné d’une simple rythmique. Mais, en réalité, il s’agit là d’un véritable quartet interactif, au sein duquel chacun est compositeur, interprète et soliste à son tour. Ainsi, pour ce quatrième album, cinq longues compositions de 6’36 à 12′ – Potofen de Parisien, Mazout Damnation de Touéry, Haricot Guide et Les flics de la police de Darrifourcq, enfin, François de Gélugne – dessinent un univers singulier, fait de créativité et d’humour. Des compositions aux nombreuses ruptures de rythmes (Haricot guide), construites sur de vivifiants contrastes : soprano incisif (les quatre premières plages) et ténor à la sonorité feutrée (François); jeu à la fois intense et lyrique du piano, avec des passages très percussifs et des effets de piano préparé (Les flics de la police), solide assise de la contrebasse, en pizzicato comme à l’archet (Mazout Damnation) et jeu constamment inventif de Sylvain Darrifourcq (batterie, petites percussions et cithare). Et un Spezial Snack sur le pouce, un…
Claude Loxhay