Emmanuel Saint-Bonnet : Klaus Schulze – Le rêve éveillé

Emmanuel Saint-Bonnet : Klaus Schulze – Le rêve éveillé

Ancien journaliste du Dauphiné Libéré, chroniqueur sur le rock progressif au sein du fanzine Highlands, Emmanuel Saint-Bonnet est aussi l’auteur du livre « Tangerine Dream. Les visiteurs du son » dont je vous ai déjà entretenu il y a quelque temps. Pratiquement dans le même domaine, celui de la musique planante, il revisite cette fois la carrière de Klaus Schulze. Pour ma part, je vous invite à relire les quelques lignes que j’avais écrites en 2022 au moment de la disparition du musicien allemand en avril de cette année. Cela évitera les redites.

Ce livre débute au moment où Klaus Schulze rejoint Tangerine Dream pour leur premier album, la formation d’Ash Ra Temple sera ensuite évoquée avant que l’auteur n’ouvre l’immense discographie du musicien. Il évoque évidemment tous les albums des seventies dont les classiques que sont « Timewind » et « Moondawn », mais nous apprenons que la discographie de Schulze serait faite de 300 albums et que personne au monde n’est capable de répertorier le tout. On parle d’albums édités à peu d’exemplaires et distribués aux fans les plus tenaces, d’albums vendus par souscription, notamment de compilations numérotées telles qu’ « Ultima Edition » qui comprend 50 CD et qui fut disponible le 01/01/2000 ! Ou la « Jubilee Edition » plus modeste, puisqu’elle n’inclut que 25 CD ! Et il y en a beaucoup d’autres avec des bandes retrouvées, des extraits de concerts…

Klaus Schulze est évidemment reconnu comme un des pionniers de la musique électronique puisque, tout au long de sa carrière, il ne cessera d’inclure, de rajouter, tous les instruments possibles possédant un clavier ! Du planant, du cosmique, il évoluera vers l’ambient, la transe et la techno en passant aussi par la musique à connotation classique (dont l’opéra « Totentag » qui sera une catastrophe) et publiera de mauvais albums de muzak de supermarché ! Mais il réfutera toujours que l’étiquette New Age soit accolée à sa musique.

Ce que j’ai apprécié dans ce livre, ce sont les nombreuses anecdotes, comme le fait qu’il ne se soit jamais produit aux States, la redécouverte du groupe GO, que j’avais zappé de ma mémoire, la présence de Catherine Ringer, d’Arthur Brown, de Lisa Gerrard et d’autres sur certains albums qu’il a produits à Alphaville. Et celle-ci tout à fait surréaliste. En 1981 il publie l’album « Tonwelle » destiné à être joué en 45T. mais on appose la mention 33 T. sur l’album. Les gens n’y voient que du feu et, finalement, il sera réédité en double CD avec les deux versions ! Et à propos de rééditions, vous remarquerez que des bonus venant de n’importe quelles époques seront rajoutés aux originaux ! Mais d’autres bizarreries vous sont contées dans ce livre aux minutieux détails.

Embarquez-vous dans ce périple avec un petit verre d’alcool que vous dégusterez à sa santé. Lui aussi a bien aimé la chose !

Emmanuel Saint-Bonnet
Klaus Schulze ‐ Le rêve éveillé
Le mot et le reste

18 €
ISBN : 978-2-384-31429-4
176 pages

Claudy Jalet