Jonas Meersmans : Glassman

Jonas Meersmans : Glassman

W.E.R.F. Records / N.E.W.S. Distribution

J’ai un souvenir furtif de ce guitariste anversois. Cela remonte à deux ans, lorsque je l’avais découvert en prélude d’un concert du Condor Gruppe dans sa ville, à la Roma. Il avait échafaudé devant nous un univers intimiste de belle facture, avec de jolies mélodies qui se construisaient pas à pas avant de s’échapper au lointain. Le voici en chair et en cire, avec une musique gravée sur un vinyle produit par le label défricheur W.E.R.F. et on ne s’en étonnera pas. Si à l’époque il occupait la scène tout seul, on le retrouve ici avec deux compères : Michael Lamiroy (violon, synthés) et Simon Beeckaert (basses). N’empêche, la vedette de ce disque, c’est bien la guitare. Ou plutôt les guitares, jouées en nombre, acoustiques et électrifiées, se chevauchant les unes sur les autres au moyen d’effets, de loops et d’overdubs. Les interventions extra-six cordes demeurant finalement (très) discrètes. Comment vous décrire la musique ou l’univers musical de Jonas Meersmans ? Chose pas facile, car ce garçon aime particulièrement se montrer insaisissable. Prendre la tangente au moment même où vous pensez le tenir par le col de sa chemise… Comme sa technique, les compositions de Meersmans sont multicouches. Cela démarre bien souvent par un picking sur une guitare acoustique. Peu à peu, d’autres guitares, un solo, une nappe de synthétiseur, des notes de violon ou une contrebasse viennent se greffer pour former une mélodie imparable. Oui, il y a dans ce « Glassman » un peu de country, de folk, de rock (« Gabilan » dans sa seconde partie) et même du néo-classique (la plage titulaire). On peut aussi penser au processus de construction qui a mené à « Tubular Bells » (en moins symphonique) dans le développement de « Sol ».

Beau… Parfois même prenant !

Yves Tassin