Ennio Morricone
Ennio Morricone © Roberto Baldassarre
On a tous en tête un thème de Morricone. Mieux que quiconque, cet immense compositeur romain était capable de vous magnifier les décors et les personnages de Leone, avec un seul accord de guitare ou trois notes d’harmonica. Mais aussi les délires de Pasolini ou de Bertolucci… Et même ceux de l’un de ses plus grands fans, Tarantino, grâce à qui il a obtenu (à quatre-vingts-sept ans !) son seul oscar à la régulière (il en avait obtenu un autre, d’honneur celui-là, sept ans plus tôt).
Morricone s’était enfin décidé à mettre un terme aux tournées… La dernière se jouait à guichets fermés, il y a un an, alors qu’il n’était pas encore question d’une pandémie. Quelques dates auraient dû venir s’ajouter. Les toutes dernières, pour sanctifier encore un peu plus le grand Directeur d’orchestre (le fameux Roma Sinfonietta) qu’il était.
Une chute en a décidé autrement… Il ne s’en sera pas relevé. Quand elle est venue à sa rencontre, Morricone a fixé la mort du regard. Mais le vieux shérif, usé par tant d’années de labeur, n’a cette fois pas souhaité se défendre. A-t-il entendu une dernière fois cette musique qui nous a emportés, nous aussi ? Avant de fermer les yeux, le devoir accompli.
Yves «JB» Tassin