Félix Zurstrassen Quartet au Centre Culturel d’Ans (04/03/22)
Le 4 mars le Centre Culturel d’Ans accueillait, dans le cadre du Jazz Tour, le quartet de Félix Zurstrassen. Un concert prévu déjà il y a deux ans mais reporté à cause de la pandémie. Félix a toujours été, à la contrebasse ou à la guitare basse, le complice fidèle et discret d’une série de formation : LG Jazz Collective, Urbex, Tree-Ho d’Alain Pierre ou avec Pierre Surgères. Au bout d’un moment, il a voulu concrétiser un rêve, celui d’avoir sa propre formation, en première étape un trio puis un quartet, avec lequel il interpréterait ses propres compositions et se dédierait à la seule basse électrique.
Une évidence, à la batterie, l’ami de toujours, Antoine Pierre. A la guitare, le surdoué Nelson Veras. Né au Brésil où il a d’abord étudié la guitare classique, Veras a été accueilli, par son frère aîné en France à l’âge de 16 ans. Il se perfectionne en compagnie du pianiste américain Jeff Gardner, forme son premier quartet avec le saxophoniste Eric Barret, est engagé par Michel Petrucciani puis Aldo Romano (album « Intervista » avec Stefano Di Battista) et joue en duo avec Pat Metheny qu’il avait découvert à 12 ans. Il a croisé Steve Coleman, Magic Malik, Aka Moon ou Octurn et enregistré deux albums avec Stéphane Galland. La particularité de son jeu est qu’il joue sur une guitare certes amplifiée mais avec des cordes de nylon et sans médiator, les ongles très long de la main droite remplaçant ce médiator. Pour son album « Nova », Félix a décidé d’accueillir un invité, le saxophoniste hollandais Ben Van Gelder que le public belge avait découvert au sein d’Urbex puis Urbex Electric. Dorénavant le saxophoniste hollandais fait partie du quartet à part entière.
Au répertoire, les compositions de l’album paru chez Igloo : « Nova », « Praha », avec souvent des dédicaces comme « Songe d’or » écrit pour son épouse, mais aussi d’autres titres dédicacés à Antoine ou à la regrettée Catherine du Pelzer Jazz Club. On entendra aussi de nouveaux thèmes comme « Incandescence », écrit à l’occasion de la rencontre, en Gaume, du pianiste britannique Kit Downes. Au total, de vertigineuses envolées de guitare mais aussi de saxophone, de beaux solos très mélodiques de basse électrique, parfois en dialogue intime avec la guitare inventive de Veras. Un concert de haut vol ponctué par un vibrant rappel.