Fiers d’être belge
21 juillet, fête nationale belge… Et une question posée aux rédacteurs de JazzMania… Au fait, qu’est-ce qui vous a rendu fier d’être belge durant ces douze derniers mois (en partie confinés) ? Une seule question, mais aussi un vaste choix de réponses possibles…
Mon artiste préféré en ce moment est probablement Jef Neve. Pour son insatiable diversité, sa curiosité et ses différents choix musicaux, qui s’étalent de la musique classique à l’accompagnement d’un chanteur. Des grandes formations orchestrales au solo. Pas de nombrilisme, pas d’appointements… Juste du dynamisme en toutes circonstances ! J’aime son côté action / réaction. Un artiste moderne (qui sait aussi gérer sa com) et complet.
Etienne Payen
Manu Hermia et l’Orchestre Nazional Della Luna, l’album « There’s Still Life on Earth » (chronique JazzMania). Une évidence en cette période de pandémie, avec un titre « second degré » rempli d’espoir, avec un message écologique. A cause du ténor et du bansuri de Manuel Hermia, du maqiano du Finlandais Kari Ikonen, de la contrebasse du Français Sébastien Boisseau et enfin de la batterie inventive de l’Anversois Teun Verbruggen. L’esprit européen, tout comme le jazz belge, existent encore !
https://manuel-hermia.com/index.php/fr/projects/orchestra-nazionale-della-luna
Claude Loxhay
Cette année, le duo montois La Jungle a remporté une Octave de la Musique. Dans la catégorie pop / rock. Mais ils auraient tout aussi bien pu rafler celle du jazz, ou celle des musiques électroniques. Le jour où l’on créera une Octave pour le déploiement d’énergie, La Jungle évoluera sans concurrence. Cerise sur le gâteau, en octobre dernier, la chaîne franco-allemande a capté un concert du duo à la Gaîté Lyrique de Paris, dans le cadre du prestigieux Arte Concert Festival… Pas peu fiers !
Yves «JB» Tassin
Fierté ? En ce qui me concerne, sans aucun doute possible, le concert Urbex Electric capté à Flagey, et qui devrait faire l’objet d’une publication sous la forme d’un cd en septembre !
Jean Pierre Goffin
« Cursiv », l’album d’Igo Gehenot m’a rendu fier d’être belge ! Ça goove, c’est lyrique… De la musique, tout simplement ! (chronique JazzMania).
Didier Wagner
Pourquoi j’ai été fier d’être belge ces douze derniers mois ? Grâce à quelques livres, c’est certain. Je dirais aussi que ce sont des liens, comme la lecture et l’espoir en la jeunesse, qui me rattachent à cette fierté. Pas que j’en sois tellement fier finalement mais c’est plutôt de la gratitude envers ces différences qui, je l’espère, nous unissent.
Un lien littéraire m’a donc particulièrement ému ces derniers mois et m’a fait aimer ces auteurs. J’ai découvert la flamande Lize Spit qui, au travers de « Débâcle », nous dresse les portraits d’adolescents en milieu rural. De paris en actes « pervers », ils renvoient à l’autodestruction. Direction Bruxelles ensuite avec Jérôme Colin et « Le champ de bataille ». Délicat sujet aussi qui voit un adolescent se dresser face à ses parents, surtout son père. De père il en est aussi question dans « Apprendre à lire » de Sébastien Ministru. Là c’est le mal-être d’un jeune face au père qui est le sujet de tensions. Ensuite, j’ai découvert au travers de deux livres « Pense aux pierres sous tes pas » et « Moi, Marthe et les autres » (plutôt une nouvelle) le jeune auteur liégeois Antoine Wauters. Une imagination débordante. Et dans « Pense… » ce sont également des jeunes qui se trouvent au centre de l’histoire. Des jumeaux et leur sœur. Ici aussi les relations avec les parents sont difficiles, voire tragiques. Ces quatre livres sont formidables, vous pénètrent et ne s’oublient pas. Et d’avoir pu les découvrir, grâce aussi à de précieux conseils de personnes avisées, m’a fait comprendre que chez nous, le talent littéraire est immense. Et qu’on peut fièrement le crier.
J’ai donc beaucoup lu durant cette désastreuse année mais j’aimerais aussi m’ouvrir à vous sur ma fierté d’être belge par un autre lien. Le fait de compter symboliquement dans ma famille des personnes qui habitent des deux côtés de la frontière linguistique du pays et même en région germanophone. Mon épouse est bruxelloise et flamande. Elle parle les deux langues sans accent. Mon néerlandais n’est pas extraordinaire mais je le parle dès que je peux et cela aide, ça améliore les liens… Tout cela fait que je suis fier depuis longtemps d’être belge et d’appartenir à cette diversité. Mais attention, chacun a ses faiblesses… J’ai en moi une fibre rouge et bleue ! Et tout ce qui contient « liégeois » dans le nom touche une corde sensible de mon être.
J’aurais pu parler musique, concerts mais d’autres vont le faire et dans le futur, je vais avoir assez d’espace sur ce site pour vous communiquer mes ressentis musicaux.
Claudy Jalet