Franco D’Andrea & DJ Rocca : Franco D’Andrea Meets DJ Rocca

Franco D’Andrea & DJ Rocca : Franco D’Andrea Meets DJ Rocca

Parco della Musica Records / Xango Music

Franco D’Andrea est pianiste. Agé de 81 ans, il a traversé ces 60 dernières années du jazz italien et international et en est devenu une institution. Compagnon (avec son vieil ami Enrico Rava) de Gato Barbieri dans les années 60, il multiplia ensuite les projets et collaborations : il cofonda les groupes Modern Art Trio et Perigeo (un des groupes de fusion les plus innovants des années 70), enregistra, sous son nom ou comme sideman, avec le gratin du jazz américain et européen (Lee Konitz, Phil Woods, Dave Liebman, Max Roach, Johnny Griffin, Joe Henderson, Aldo Romano, Ernst Reijseger, Jean-Luc Ponty pour n’en citer que quelques-uns). Parmi ses derniers projets, notons le quartet italo-américain qu’il co-dirige avec le trompettiste Dave Douglas. Toujours désireux de nouvelles expériences, il a, en 2022, développé deux projets complètement neufs : un big band (Sketches of the 20th Century) dont un album est attendu bientôt et ce duo que nous vous présentons, avec le DJ et producteur italien DJ Rocca, ou la rencontre entre l’acoustique et l’électronique. DJ Rocca, deux fois plus jeune qu’Andrea, est une figure importante dans la musique actuelle (qui n’a vraiment aucun lien avec le jazz…) italienne et française. On pouvait craindre le pire de cette confrontation aventureuse entre deux mondes qui ont bien peu en commun. Et le résultat est sublime : nos deux lascars ont carrément sorti un triple CD (150 minutes de musique), 16 compositions communes (à l’exception du titre qui clôture le disque, « Blue’n Boogie » de Dizzy Gillespie), qui proposent une musique rafraîchissante, où l’apport de DJ Rocca n’est pas d’ajouter quelques ambiances pour faire joli, mais produit une panoplie inimaginable de sons. On pourrait presque parler d’un orchestre électronique. Il s’agit clairement, le plus souvent, d’improvisations, sans structures préétablies qui vont du swing au free, avec un réel dialogue entre les musiciens et une incitation réciproque à se dépasser. Somptueux d’un bout à l’autre sans le moindre moment d’ennui.

Sergio Liberati