Fred Escoffier & Palm Unit : Figures

Fred Escoffier & Palm Unit : Figures

Cristal Records ‐ Inouïe Distribution

Après deux albums hommages, notamment au pianiste français Jef Gilon et au contrebassiste également français Henri Texier, le claviériste chanteur Fred Escoffier propose un troisième album beaucoup plus personnel. Ce sont en effet sept de ses compositions qui se retrouvent sur cette troisième parution. Réunissant au sein de Palm Unit le saxophoniste ténor Lionel Martin, le batteur Philippe Pipon Garcia et le bassiste Jean Joly, Fred Escoffier en profite pour laisser son amour pour le jazz et le rock se développer. Dès le premier titre, c’est déjà déroutant ! « Marie Isa » démarre sur un mode jazz bluesy que ne renierait pas Tom Waits mais avec une voix déclamant qui évoque David Bowie ! Et en soutien, déjà une magnifique prestation de ces quatre redoutables musiciens qui évoluent, sur ce morceau étonnant, dans une ambiance cabaret rock « à la Kurt Weill ». Une basse ronflante, parfois proche du son de The Cure, introduit « Black Smith » qui vire jazz rock pop. Cela peut vous sembler étrange mais on retrouve ces différents styles dans ce titre. « Apollo Theater » plonge dans le jazz funky spatial avec un bon groove, bien dance. Le sax nous délivre un éblouissant moment en leader avant qu’une fin de morceau en dégradé ne se pointe.  « Appolonia 11 » ose le mélange entre le jazz et le progressif avec, encore, une grandiose prestation assez free du saxophoniste qui n’est pas sans rappeler les folies sonores, stridentes, de David Jackson (Van Der Graaf Generator). Et cela pulse de nouveau avec « Roger West », jazz rock à la Zappa, faussement décousu et même un peu symphonique ! L’ouverture de « 03/03/72 » se fait en mode cosmique, dénudé avant l’arrivée d’une grosse basse, puis tout le monde s’engouffre dans le space jazz, guidé par les claviers. C’est « Over the Rainbow » qui clôt cet album sur le mode de la ballade, toute en douceur, avec une prédominance pour le son du piano et des claviers. On se quitte ainsi dans le beau et le calme. C’est peu fréquent que je décrive ainsi chaque titre mais c’est pour bien expliquer la diversité dans les compositions, que ce groupe parvient à nous les restituer comme une unité ! Cet album n’est pas très long (36 minutes) mais il ose de beaux mélanges. Il est relativement innovant et se révèle être un disque sans temps mort, incluant de formidables et puissantes interventions du saxophoniste (oui, je l’ai adoré, vous aviez compris !). J’ose le « magnifique » pour ce cd, ce groupe et ces compositions.

Claudy Jalet