Frédéric Loiseau, André Charlier & Benoît Sourisse : D’instant en instant
Que Loiseau ouvre l’album avec « Morning Bird » et des sifflements champêtres, on aurait pu trouver cette intro un peu lourdaude… Or il n’en est rien, cette première composition tout en douceur donne le ton d’un projet plein d’émotion, de subtilité et d’images sonores où on pressent déjà la place que prendra tout au long des douze titres l’élégant Benoît Sourisse à l’orgue. Outre le bien balancé « Le duc de Charonne » de Bob Dorough, dédié à Claude Carrière, et le superbe « African Flower » de Duke Ellington, les compositions sont soit du guitariste soit de l’organiste, le batteur André Charlier étant lui cité sur « Improvisation#1 » et « Improvisation#2 ». Il y a du Joe Pass (avec qui Frédéric Loiseau a étudié à Los Angeles) et du Jim Hall dans l’élégance, le swing léger, la pureté du son que distille le guitariste. Parfois, le rythme s’encanaille comme sur le court, mais incisif, « Passer dans un trou de souris ». Ailleurs, le guitariste se tient en retrait pour laisser le champ libre à l’orgue sur la composition de Sourisse « La pirouette pantonale ». Le titre éponyme, composition de Loiseau, s’ouvre sur la mélodie sifflée et se poursuit par un solo de guitare d’un lyrisme épuré, puis par le chant mélodieux de l’orgue. « Waltz for C » et « Cuicui du soir » – de nouveau la référence aviaire ! – clôturent sur la même touche de tendresse qui traverse l’ensemble de l’album.