Gaëtan Casteels Ozaín 5tet feat. Laurent Blondiau : Playground

Gaëtan Casteels Ozaín 5tet feat. Laurent Blondiau : Playground

Mogno

Ozaín 4tet est devenu un quintet. Le saxophoniste Bruno Grollet, le tromboniste Nathan Surquin, le batteur Pierre Hurty et, bien sûr, l’indispensable contrebassiste, compositeur et leader Gaëtan Casteels sont toujours fidèles au poste tandis que le trompettiste Laurent Blondiau est venu compléter le quartet original. On reste dans le contexte d’un groupe atypique sans instrument harmonique si bien que la musique s’inscrit derechef dans le style du premier album (« The Missing Ones » sorti en 2022) à propos duquel, dans une chronique publiée dans ces pages, j’avais évoqué un cousinage avec l’habillage et le son du Dave Holland Quintet, celui d’ « Extended Play » et de « Critical Mass ». La référence reste valable même si le vibraphone de Steve Nelson est ici remplacé par une trompette agile qui complémente à merveille les autres instruments. Les huit compositions, qui tournent toutes autour de cinq minutes, laissent du champ aux différents solistes pour s’exprimer, ce qu’ils ne manquent pas de faire. Les chorus se succèdent et s’entrecroisent en multipliant les possibilités d’interaction, le tout sur des structures rythmiques mouvantes. Unissons, contrepoints, improvisations simultanées, ornementations et richesse de la poussée rythmique constituent la base d’un morceau comme « Almost », véritable pieuvre musicale dont les tentacules pointent dans toutes les directions. Mais pour sophistiquée qu’elle soit, cette musique imprévisible, chaleureuse et pleine de swing s’écoute facilement et s’avère même envoûtante. “Une des raisons en est la cohésion du groupe qui s’ajoute à la fluidité de ces musiciens empathiques entièrement dévoués à faire vivre les thèmes de Gaëtan Casteels.”. Mieux encore ! Voici une musique capable d’ouvrir la porte à un panel d’émotions diverses qui incitent à la réécouter en boucle.

Gaëtan Casteels Ozaín Quintet en tournée Jazz Tour à partir de ce mercredi 19 février.

Pierre Dulieu