Gaspard Guerre : Translation Jazz + Translation MAO

Gaspard Guerre : Translation Jazz + Translation MAO

Jazz Family

Le batteur, compositeur et producteur français Gaspard Guerre entretient des liens étroits avec l’environnement, il marche régulièrement dans la nature pour se ressourcer et contempler la vie animale et végétale. Ces promenades méditatives font partie de son processus, de son développement artistique et elles lui ont fourni la matière pour la création de ces deux CD. Un de musique organique et l’autre fait d’une musique assistée numériquement. Dans le but d’évoquer la translation, entre autres ce « mouvement entre deux endroits ». Sur les dix longues plages de l’album jazz (72 minutes) Gaspard est entouré de trois comparses qui se partagent contrebasse, basse électrique, piano, synthétiseurs, saxophones alto et soprano. Un trompettiste est invité sur deux titres, une chanteuse sur un. Et ils nous jouent un jazz captivant qui nous fait passer par de nombreuses nuances au sein d’un univers entre fougue, densité et tendresse. Il y a de tout dans ce jazz et tout y est efficace ! Il sait se rendre feutré, pastoral, épuré puis se mue dans le « dru ». Sur les longs morceaux, la batterie passe par différents styles : du jazz au funky en passant par le rock. On ose le chant, le slam et sur des morceaux tels que « Välkommen » ou « Turbulance », des titres plus courts, le côté très entraînant, rythmé, dansant devient une autre norme. « Jazz » est passionnant et curieux du début à sa fin. Sur le CDMAO (Musique assistée par ordinateur) on retrouve neuf morceaux de « Translation Jazz » mais pour une durée nettement moindre, puisqu’ils connaissent une relecture que de 41 minutes. Gaspard est secondé d’Antoine Fouquet aux arrangements via les ordinateurs (on entend quand même beaucoup de piano) et un peu par son excellent saxophoniste Louis Mardivirin. Ce second CD doit être considéré comme un disque d’ouvertures tellement il convie les genres, mais avec bonheur. Il y a de la french touch, de la dance (vous penserez aussi à Air et Daft Punk), du dub, du jazz lounge, de l’ambient, du classique contemporain – merci ces superbes interventions au piano – de la fantaisie, du slam et beaucoup d’efficaces mélodies. Un album qui se suffit largement à lui-même. Mais au total nous faisons face à une double publication, inédite en son genre, et elle est particulièrement réussie. Laissez-vous convaincre.

Claudy Jalet