Hadouk Quartet, Hadoukly Yours
http://youtu.be/V4I1RP2yHKA
Hadouk Quartet, Hadoukly Yours (Naïve)
En 2009, dans sa version “papier”, Jazzaround avait proposé la chronique de Baldamore, album cédé/dévédé du Hadouk Trio. Toujours chez Naïve, voici que sort “Hadoukly Yours”. Si l’on retrouve deux des fondateurs de cette formation résolument world, Marty Ehrlich et Didier Malherbe, Steve Shenan a cédé sa place à Jean-Luc Di Fraya, percussionniste et vocaliste qu’on a pu entendre aux côtés du saxophoniste Raphaël Imbert (album “Bach Coltrane” chroniqué dernièrement) et avec le guitariste Louis Winsberg (projet “Douce France”). En outre, est venu s’ajouter au trio Eric Lohrer, guitariste qui a notamment enregistré avec le trompettiste Ibrahim Maalouf (“Diachronism” en 2009) comme avec la chanteuse Kellylee Evans (“I Remember When” en 2013) et qui avait déjà rencontré Didier Malherbe pour le duo Nuit d’Ombrelle en 2011. Une des principales caractéristiques de Hadouk reste le polyinstrumentisme de ses membres. Si on retrouve Didier Malherbe au doudouk (un hautbois du Caucase) sur plusieurs thèmes, on l’entend aussi à la flûte alto (sur Ayur), à la flûte en bambou bansuri (Bora Bollo), à la flûte Bawu (Bawu Call) et au pipeau moldave (Danse des Lutins). Loy Ehrlich joue trois types de luth : le hajouj (luth à trois cordes), le gumbass à la sonorité plus grave et le yayli tanbur (luth à long manche oriental). Eric Lohrer joue à la fois de la guitare électrique, mais aussi du lapsteel (une guitare à cordes d’acier sur Shadow Maker), du cavaquinho (petite guitare à quatre cordes sur Bora Bello) et du banjo (notamment sur un arrangement très décalé du Blueberry Hill cher à Fats Domino). Quant à Jean-Luc Di Fraya, outre à la batterie, on l’entend aux percussions (Danse des lutins) et à la voix (Chappak et Ayur sur lesquels la voix ondoyante se mêle tantôt à la sonorité suave du doudouk, tantôt au chant limpide de la flûte alto). A l’exception de la version très second degré de Blueberry Hill, toutes les autres mélodies sont issues de compositions originales, souvent au titre évocateur (Chaloupé de Chameaux, Rouge Bambou). Bref, dans sa version quartet, c’est toujours à un voyage aux quatre coins du monde que nous emmène Hadouk, dans une sorte de rêve éveillé.
Claude Loxhay