Harvest Group, Nacimiento Road
Guillaume Vierset’s Harvest Group
Nacimiento Road
A côté du septet LG Jazz Collective, avec lequel il a enregistré deux albums (“New Feel” et “Strange Deal”) et du quintet Random House, en compagnie de Thomas Champagne (album “Sweet Day”), Guillaume Vierset est aussi leader du Harvest Group, un quintet à l’instrumentation originale : guitare, soprano, violoncelle, contrebasse et batterie, une palette sonore aux teintes irisées, aux colorations pastels. Au soprano, Mathieu Robert qu’on a aussi découvert en duo avec le pianiste Mario Ganau (album “Prima scena”). Au violoncelle, Marine Horbaczewski, la complice de Tuur Florizoone (accordéon) et Michel Massot (trombone, tuba) au sein d’un trio hors sentiers battus, tout entier dévolu à la magie des mélodies (“Cinema novo”, “Balades éphémères” puis “Secrets” avec la vocaliste Claron Mc Fadden). A la contrebasse, Yannick Peeters, qui a joué en trio avec les pianistes Eve Beuvens et Ewout Pierreux, mais fait aussi partie du groupe Collapse. A la batterie, Yves Peeters qu’on a découvert aux côtés de Barbara Wiernik (“Soul Butterflies”) et Anu Junonen (“Sinipiika”) puis a formé son propre Group (Sound Tracks) puis le groupe Gumbo (“The Big Easy Revisited”). Après l’album “Songwriter”, au titre évocateur, au travers duquel le Hutois rendait notamment hommage à Nick Drake, voici “Nacimiento Road”, conçu à la suite d’un voyage aux Etats-Unis. Toujours aux confins du jazz et du folk, quelque part entre Jim Hall ou Julian Lage, d’une part, et les mélodies chères à Neil Young de l’autre, Guillaume nous emmène vers un nouveau voyage, un périple entre la côté californienne et Big Sur, entre Arizona Trip et cette Caroline du Nord d’où provenait le guitariste et chanteur Doc Watson à qui il emprunte le classique Long Journey. Pour le reste, des compositions originales, Desolate d’Yves Peeters et 9 mélodies personnelles, entre thèmes ensoleillés (Sunny Spell, Nacimiento) et ce November Song aux couleurs plus sombres. On navigue entre ballades (Morning Phase, Long Journey, Desolate) et rythmes plus bluesy (My Old Country). Tantôt la guitare s’allie au soprano (Big Sur), tantôt au violoncelle (Arizona Trip) ou à la contrebasse (Sunny Spell). Parfois, elle se dédouble, entre guitare acoustique et électrique (Nacimiento Road). Dans l’intro de Long Journey, elle prend des allures country/folk; dans Big Sur, elle épouse le son cristallin d’un xylophone. Les couleurs sonores se fondent comme dans un arc-en-ciel, rien ne détone, tout s’harmonise au service du lyrisme mélodique.
Claude Loxhay