Hasse Poulsen & Henrik Simonsen : The Parsonage Melodies
Das Kapital Records / L’autre distribution
Sur la pochette de l’album, les deux musiciens danois sont noyés dans une brume comme s’ils surgissaient d’un monde féérique pour nous raconter des histoires. Et c’est bien l’objectif de ce disque dont les morceaux ont des titres en forme de contes : « Danse d’été sur le pré du serviteur », « Déjeuner à l’auberge », « Le renard et le cerf », « Une rencontre au cimetière », etc. C’est donc sur les sentiers de la fantaisie que le contrebassiste danois Henrik Simon Simonsen et le guitariste Hasse Poulsen nous entraînent, au gré de mélodies souriantes enracinées dans la tradition. L’enregistrement lui-même a été réalisé dans le presbytère (Parsonage) du vieux village de Søllerød dont les collines et les bois ont largement inspiré le duo. Certains morceaux ressemblent à des chansons folkloriques sans paroles, d’autres à d’anciennes tourneries issues du monde médiéval, d’autres encore, comme « The Storyteller » ou « Thoughts Amongst the Birch Trees », invitent à cette mélancolie si prisée par les pays scandinaves. La contrebasse au timbre boisé suggère les forêts des alentours, tandis que la grosse Guild acoustique de Hasse Poulsen renvoie une sonorité claire et naturelle. Cette musique de chambre, écrite par Hasse et enluminée par Henrik Simon, ouvre un labyrinthe de sensations et d’impressions pastorales dans lesquelles il fait bon se perdre.
Du jazz, il y en a aussi. Ces deux-là savent également improviser et ne s’en privent pas. Tels les troubadours d’antan, ils sont capables de prolonger la danse ou un moment d’émotion par des parties spontanées. On s’en convaincra en écoutant « Lunch at the Inn » sur lequel la basse s’enroule autour d’un solo de guitare fluide et élégant, avant de s’envoler elle-même dans une improvisation courte mais subtile. Avec une telle musique en toile de fond, tout projet de retraite à la campagne ne saurait engendrer que plus de sérénité !