Inger Hannisdal : North South East West
La violoniste Inger Hannisdal nous vient de Norvège et présente ici son premier album qui emprunte son nom aux points cardinaux. Car il sera essentiellement question d’échanges multiculturels… « Une lettre d’amour au multiculturalisme, celui d’une Norvège complexe et diverse » indique-t-elle dans le courrier qui accompagne son disque. Si Les références Ouest / Est ne sautent pas aux oreilles, les liens qui unissent le Nord et le Sud sont quant à eux bien perceptibles ici. Dus sans doute à la présence du saxophoniste marocain Khalid Laaouam, mais aussi au jeu adapté de l’accordéoniste Frode Haltli et de la violoniste elle-même. Ainsi s’unissent musiques populaires / folkloriques norvégiennes et le maqâm, ce dernier se différenciant du modèle des gammes bien connu chez nous, au profit d’un système d’intervalles qui ne néglige pas les quarts de ton. Doté d’une rythmique discrète (le bassiste Adrian Myhr et la batteuse slovaque Michaela Antalova), ce quintet se meut avec aisance dans l’introversion, la lenteur de la gestuelle (« Demring », « Glitter » et « Nordover », tous les trois comme en suspension) sans refuser, de temps à autre, une danse éperdue, quand le rythme s’envole (« Seil », « Stege »). Avec, toujours, une mélodie et un dépouillement mûrement réfléchis. Beaux débuts !