Jakob Dinesen / Anders Christensen / Laust Sonne : Blessings

Jakob Dinesen / Anders Christensen / Laust Sonne : Blessings

April Records & Music / Jazzfuel

Ce projet réunit trois musiciens majeurs danois, actifs depuis plus de vingt ans. Le saxophoniste Jakob Dinesen a enregistré une dizaine d’albums personnels et a collaboré avec des musiciens tels que Paul Motian (qui fit partie du groupe de Dinesen), Kurt Rosenwinkel, Jakob Bro ou encore Eddie Gomez. Le contrebassiste Anders Christensen a été membre des groupes de Jakob Bro, de Tomasz Stanko et de Paul Motian, mais aussi sideman épisodique de Joe Lovano, Tom Harrell ou Lee Konitz et a sorti un album en trio (avec Paul Motian et Aaron Parks). Il a également collaboré avec des musiciens rock (dont le groupe The Raveonettes). Le batteur Laust Sonne vient du monde du rock (il fait partie d’un des principaux groupes danois, D-A-D). Les trois musiciens se connaissaient depuis de nombreuses années et avaient déjà fait le bœuf ensemble. Tous leurs projets personnels étant mis entre parenthèses suite à la pandémie, ils ont eu l’idée de se réunir. C’est ainsi qu’ils eurent l’occasion de jouer à un festival à Copenhague en juillet dernier. C’est ce concert qui a été enregistré et qui nous est proposé ici. Au programme, trois compositions personnelles et trois reprises : « I’ve Told Every Little Star » de Kern-Hammerstein II, « Sandino » de Charlie Haden et « Freedom Jazz Dance » de Eddie Harris (popularisé par Miles Davis sur « Miles Smiles »). Ces reprises, tout en respectant les versions originales, sont l’occasion pour chacun des musiciens d’improviser, de s’extérioriser avec des solos prenants qui peuvent devenir très dynamiques. « Free Eddie » de Jakob Dinesen est plus atmosphérique, tandis que « Tyk vals » (également composé par Dinesen) démarre sur un tempo lent pour laisser place à un crescendo, avec des interventions inspirées de Dinesen et de Sonne pour finalement retrouver l’apaisement du départ. Enfin, « Anouar », composé par Laust Sonne, est un merveilleux hommage à Anouar Brahem, avec un saxophone et des percussions qui prennent des intonations arabisantes. Bien bel album.

Sergio Liberati