James Brandon Lewis Quartet : Transfiguration
James Brandon Lewis est un phénomène : le saxophoniste (ténor) américain de 40 ans est hyperactif (une moyenne de deux albums personnels par an ces dernières années) et est sur le point de devenir une des « stars » du jazz contemporain. Outre le fait de remporter depuis des années les polls pour son instrument, la presse internationale n’hésite pas à le comparer à John Coltrane, Albert Ayler ou encore Sonny Rollins (qui a eu des propos dithyrambiques à son égard) dans les nombreux articles qui lui sont consacrés. Il est vrai qu’album après album, James Brandon Lewis éblouit. Prenons ce « Transfiguration », 4ème album de son quartet qui est son projet principal de ces dernières années : les huit compositions (toutes personnelles) parviennent à être à la fois subtiles et complexes (ce qui rend difficile toute catégorisation et c’est tant mieux), mais également agréables à l’oreille. La musique proposée est puissante, dynamique et passionnée, mais elle est également délicate et définitivement inventive. Le quartet parvient à éviter les schémas traditionnels de ce genre de groupes (une succession de chorus) grâce à la qualité des compositions, à l’ingéniosité des arrangements et également grâce à des musiciens créatifs qui se connaissent très bien et qui interagissent de façon naturelle. Il faut dire que chacun des membres du groupe est une référence majeure de son instrument : outre James Brandon Lewis, le pianiste cubain Aruan Ortiz, le contrebassiste Brad Jones et le batteur Chad Taylor apportent une contribution déterminante dans la réussite de ce disque. Voici un groupe qui a assimilé des dizaines d’années de tradition jazz et qui va de l’avant rendant cette musique innovante et intelligemment moderne.
Pour prolonger le plaisir procuré par cette musique, signalons que James Brandon Lewis et son quartet se produiront ce mardi 23 avril à Bruxelles (Ancienne Belgique, AB club). A ne pas rater.