Jany McPherson : A Long Way
Les Flocons d’hiver
Chroniques inédites ou les disques qui ne pouvaient pas passer à la trappe
Faisant suite à un premier album au titre explicite nommé « Piano Solo » voici venir la seconde réalisation de cette pianiste, chanteuse et compositrice cubaine. Voyant son avenir plus que limité dans son pays et malgré des collaborations entre autres avec Omara Portuondo, l’Orchestra Anacaona et le Buena Vista Social Club, elle décide de s’installer en France. Là, elle s’épanouit après d’artistes renommés tels qu’André Ceccarelli, Didier Lockwood et surtout le guitariste britannique John McLaughlin. Elle fut sa « special guest » lors de sa tournée d’été en 2022 et il l’a réinvita pour huit concerts eu Europe, en octobre 2023. Pour ce second album, elle s’est entourée du contrebassiste Antonio Sgro et du batteur Yoann Serra. On retrouve aussi deux invités : John McLaughlin qui pose sa guitare mélodique sur « Tù y Yo » et Christophe Lampidecchia dont l’accordéon sublime « Te Dejo Ir ». C’est avec une frénétique composition bien nommée « Fire in my hands » que l’album s’élance. Avec aisance, agilité, la pianiste lance le trio sur des morceaux jazzy aux rythmiques cubaines, mais bien modernisées (« Sweet Spicy Jany »). Elle vocalise, offre de beaux chants en cubain sur quelques titres penchant vers la ballade ethno-jazz. Elle nous joue également des titres plus intimistes, dépouillés sur lesquels ses doigts caressent, effleurent, les notes du piano avec plus de retenue. Au final, un album qui nous fait ressentir de nombreuses perceptions, qui nous introduit dans un jazz moderne aux influences cubaines, dans des ballades quelque peu world et sur d’autres dans l’intimité d’un petit club de jazz. A savourer.
