Jobo : Abécédaire
Jobo : soit la contraction des patronymes de Yann Joussein et de Heddy Boubaker. Nous vous avions présenté le premier l’année dernière à l’occasion de la parution de « Keep the Bastards Honest », un disque jubilatoire à la lisère du kraut et de l’éclectro-jazz brut. Batteur énervé, survolté, mais nuancé, Joussein est également co-fondateur du collectif et label Coax établi à Paris dont le nom revient parfois dans nos pages. Il joint ici ses forces à celles du guitariste Heddy Boubaker. Ce dernier se présente comme un « musicien autodidacte toulousain en perpétuelle métamorphose » (il a joué dans le passé du saxophone et du synthétiseur). Cet « Abécédaire » comporte comme il se doit pas moins de 26 entrées correspondant à autant de morceaux dont la durée dépasse rarement les 2 minutes quand elle n’avoisine pas les 60 secondes. L’occasion d’apprendre des mots savants ou très rarement usités. Qui sait ce qu’est au juste la périssologie ou l’alacrité ? Et qu’attendre au juste d’un morceau qui se nomme « Hylozoïsme » ou « Xénoglossie » ? Heureusement, l’essentiel ne tient pas dans une quelconque démonstration de vocabulaire, il réside dans cette démonstration qu’un duo vite assemblé est parfois plus convaincant à la manœuvre qu’un quintet installé. Jobo affectionne les fuites, les montées verticales, les échappées rapides et agiles, la tonitruance méridionale. Enregistré dans une vallée de la Haute Ariège, l’album laisse échapper un parfum improbable qui tient à la fois du minéral et du pariétal.