John Ghost : Thin Air. Mirror Land
Inutile de consulter le registre national ou d’interroger les services communaux de la population. Vous n’y trouverez aucune trace d’un quelconque « John Ghost », du moins en l’état qui nous occupe ici. Ce « Monsieur fantôme » doit son existence à l’imagination fertile qui habite le cerveau du guitariste gantois Jo De Geest. John Ghost, c’est son groupe, un sextet qui réunit quelques musiciens que l’on retrouve également dans des formations aussi intéressantes que Nordmann, Black Flower, De Beren Gieren, HAST,… Du beau monde ! On leur connaît deux albums : l’autoproduit « For a Year They Slept » (2016) et « Airships Are Organisms » (déjà paru chez Sdban, 2019). Puis vient une longue attente qui débouche enfin sur ce troisième opus : « Thin Air. Mirror Land ». Pour situer la musique de John Ghost sur l’échiquier musical, on peut en effet – comme le suggère la note biographique qui accompagne l’album – envisager un croisement entre le minimalisme d’un Steve Reich et la modernité bleue à rouge vif d’un Nils Frahm, voire d’une formation aussi puissante que Jaga Jazzist, dont Jo De Geest a emprunté le producteur attitré, Jorgen Traeen.
S’il se dit inspiré d’une peinture de Munch (« The Storm », 1893) et d’artistes aussi différents que Ligeti, Magma ou encore les ineffables Residents, la musique de Jo De Gheest n’en demeure pas moins originale, fortement marquée de l’empreinte de son guitariste. On le ressent tout particulièrement dans les morceaux épiques, comme « Them » qui culmine à dix minutes au chrono. Ingénieux !
John Ghost en concert à Gand (De Centrale, 4 octobre) et à Roeselare (le Trax, 1er décembre).