Joshua Redman Quartet, Come What May
Joshua Redman Quartet,
Come What May
En près de vingt ans, le quartet du saxophoniste Joshua Redman a écumé tous les continents et festivals, procurant autant de plaisir aux amateurs de tradition, d’énergie, de technique et de modernité acoustique. Aaron Goldberg au piano, Reuben Rogers à la contrebasse et Greg Hutchinson à la batterie, trois partenaires chez qui le saxophoniste voit, outre une longue amitié, « une compréhension réciproque qui le place dans une situation idéale pour faire sa musique » dit-il dans un quotidien américain. Et à l’écoute de ce nouvel album, on comprend combien l’empathie est primordiale dans la musique de Joshua Redman, car le flux de la musique est constamment libre et décontracté. L’album s’ouvre sur Circle Of Life, première des sept compositions du leader, une pièce plutôt sombre qui ne laisse rien présager de ce qui va suivre. Car dès I’ll Go Mine, Joshua Redman ne peut réfréner son penchant pour les envolées puissantes et l’improvisation, la deuxième partie du morceau laissant entrevoir toutes les possibilités que cette musique permet en « live ». La ballade Come What May offre à Reuben Rogers et Aaron Goldberg des espaces d’une grande beauté. L’introduction de How We Do offre à Gregory Hutchinson l’occasion de dialoguer avec le soliste alors qu’Aaron Goldberg ponctue le dialogue de décalages rythmiques avant de se lancer dans un torride solo. DGAF est aussi « chaud-boulette » et virtuose avant de nous laisser souffler sur le tempo medium de Stagger Bear qui nous amène progressivement à l’apaisement final sur Vast. Si l’album contient de nouvelles compositions qui vont booster le public en festival/concert, on notera aussi la construction de l’album qui passe des moments les plus forts à l’intériorité, avec un équilibre parfait. Autant dire que les fans du saxophoniste ne seront pas déçus par ce nouvel album.
Jean-Pierre Goffin