Kneebody : Reach

Kneebody : Reach

GroundUP

Il est tentant de l’affirmer : Kneebody pourrait être à la scène new-yorkaise ce qu’un Comet Is Coming (avec Shabaka au saxophone) serait à la scène londonienne. Un groupe situé entre les vagues, dont le mérite consiste à mélanger tout ce qui se trouve à portée de main. Rappelons à ce sujet que le précédent opus du quartet est sorti il y a six ans déjà sur le label… londonien Edition. Formé à l’autre bout des States à la fin des années nonante, Kneebody a enregistré peu de mouvements au niveau de son line-up (un départ compensé sous la forme d’une solution en interne). Ce qui n’a pas empêché le groupe de se remettre en question album après album, bien que la ligne directrice demeure intacte. « Reach » n’échappant pas à ce destin tracé puisqu’on y plonge sans en connaître la finalité. A l’audace des improvisations succèdent le speed de l’electro et l’énergie d’un groove rock. Tous ces assemblages s’additionnent les uns aux autres, dans un fracas assumé qui pourrait rendre plus d’un amateur de jazz tendu… Car si chaque titre pris séparément constitue une œuvre remarquable, la lecture de l’ensemble en affilée pourrait aussi perturber le système nerveux de l’auditeur. Rappelons que c’est voulu, qu’il ne faut surtout pas se formaliser pour cela. Ce qui justifie d’autant mieux le patronyme de la bande, suggéré par la petite amie du saxophoniste Ben Wendel en réponse à la question : « Au fait, c’est quoi votre musique ? Kneebody ! »

Kneebody en concert au Ha Gent le 24 octobre et à l’Ancienne Belgique (Bruxelles) le 30 octobre.

Yves Tassin