Le Chant des Batteurs, Ludovic Defacques
Beaucoup de batteurs pointent la nécessité de chanter les rythmes joués à la batterie. En effet, chanter rythmes et mélodies avant de les jouer permet de les intérioriser plus facilement. Mais aucune méthode n’avait été entièrement consacrée à ce sujet. Il manquait donc un ouvrage de référence. La plupart des ouvrages ne s’attardent pas sur les diverses façons d’intégrer les « patterns » (fameux mot anglais qui désigne les motifs rythmiques, base de tout apprentissage de la batterie). Cette « méthode orale de batterie » se distingue donc par le travail sur l’intégration des rythmes par la voix. Un disque avec les enregistrements de tous les exercices accompagne la méthode.
C’est en s’inspirant des onomatopées de musique indienne que Ludovic Defacques a élaboré un vocabulaire, un système de phonèmes qui lui permet de chanter les divers éléments de la batterie (par exemple le tch de la charlestone et le kon de la grosse-caisse ensemble font tchon). Par le biais de patterns « groove » et « swing », l’auteur expose sa démarche : écouter le cédé, chanter le rythme, puis le jouer. Un chapitre est consacré aux phrases de caisse-claire plus complexes, ainsi qu’aux rythmes latins.
Il est évident que chacun est libre de développer son propre vocabulaire. L’auteur a plutôt pour but d’indiquer des pistes que d’imposer un système. Bien que la méthode ne soit pas particulièrement centrée sur le jazz, elle y est étroitement liée : depuis les débuts du Jazz, les plus grands improvisateurs se sont imposés grâce à un discours extrêmement personnel, discours qui vient d’un chant intérieur. Cela s’illustre parfaitement en écoutant Louis Armstrong passant du scat à la trompette. La méthode est d’ailleurs dédiée à la mémoire de ce Maître du Jazz.
Le chant est bien un élément fondamental dans l’apprentissage de la batterie. On entend sur le cédé l’immense batteur Daniel Humair, qui a d’ailleurs contribué à l’élaboration de la méthode, exécuter une petite improvisation orale, censée reproduire un solo de batterie, et c’est une grande leçon !
Merci à Ludovic Defacques pour cette méthode qui, à coup sûr, en aidera plus d’un !
Basile Peuvion
Né en 1992, Basile Peuvion commence la batterie à l’âge de 12 ans. Il s’est formé avec des maîtres batteurs comme Leon Parker, Bruno Castellucci ou encore Dré Pallemaerts. Premier prix du concours « Dexia Classics 2009 », il s’est déjà produit dans de nombreuses salles et festivals Belges (Flagey, Senghor, Festival International de Jazz à Liège). En août dernier, à l’occasion de l’Exposition Internationale 2012, il partait pour la Corée du Sud, avec sa formation Momentum Jazz Unit. Tout en poursuivant des études au Conservatoire de Bruxelles, il vient d’enregistrer un album, “Nat”, avec Charles Loos et Natacha Wuyts, et dont la sortie est programmée pour le mois de décembre prochain sur le label Quetzal.