L’Effondras : Anabasis
Medication Time Records / Kerviniou Records / Araki Records / 98db
Trio basé à Bourg-en-Bresse, L’Effondras propose ici un troisième album qui succède à distance très respectable (4 ans) à « Les Flavescences ». Deux raisons peuvent expliquer ce délai : un fichu virus qui a tout décalé dans le temps, mais également une modification de line-up au sein du trio. Trio ? Oui, un batteur et deux guitares (dont une barytone accordée plus bas). Pas de basse, mais des résonances, de l’écho. Deux guitares qui se complètent, se juxtaposent pour produire un son lourd qui n’est pas sans rappeler les atmosphères « shoegaze » britanniques que l’on entendait à la fin des eighties (Ride, My Bloody Valentine, …). Au service de mélodies tendues, avec des lignes récurrentes (« The Grinding Wheel » vs « Anhedonia ») qui appuient un peu plus encore sur le ressenti cinématographique. Cinq (longues) plages aux titres évocateurs (« Ce que révèle l’éclipse », « Anhedonia », « Norea ») : le trio aime s’entourer d’un halo de mystère, voire mystique. La musique 100 % instrumentale de l’Effondras appartient aux catégorisations inventées faute de mieux : le « post-rock », le « math-rock »… bref du rock homogène et intense, qui sort des sentiers battus. C’est bien à un voyage que le trio nous invite. Il sera question de plaines luxuriantes, de monts escarpés. Un voyage qui fait appel à notre imagination, il va s’en dire.