Legraux Tobrogoï : Pantagruel Résolu

Legraux Tobrogoï : Pantagruel Résolu

Alfred Production / Inouïe Distribution

Ce sextet français qui déclare faire du « jazz populaire acharné » est issu d’une fanfare à mobylette qui sévissait dans les années 2000. Après une mise en sommeil pendant plus d’une décennie, c’est la reformation à Toulouse, en 2014, sous le nom de Trobogoï. Ce n’est qu’en 2018 qu’ils prennent leur dénomination actuelle. Nom qui évoque un esprit libertaire très années 60/70. Le cd s’ouvre avec « Pitre provisoire », un rock cuivré dont la ligne mélodique est digne de l’esprit de « La panthère rose » ! On scrute la pochette pour y découvrir la composition du groupe : trois cuivres, guitare, basse et batterie. Sur d’énergiques rythmes, les titres malaxent le son d’une fanfare, des sonorités free, du funk, de la cavalcade comme sur « TurbulAnces ». On se remémore des fanfares festives, des big bands énergiques qui donnent envie de nous faire danser, de nous faire taper des pieds et pour bien nous faire ressentir l’immédiateté de leur musique, les huit titres ont été enregistrés live en studio. D’où ce swing et ces sons tonitruants. Pour découvrir la douce folie qui entoure le groupe, il suffit de lire le nom de certains titres : « Un slip et des bottes », « Oil ! Oil ! Oil ! », « Passpawtampon », … Et le guitariste Nicolas Poirier se targue d’une composition nommée « Une poire pour la soif ». Mais ne pensez pas que cette musique instrumentale soit simplement du jazz festif, marrant. Ces musiciens font aussi de l’efficace improvisation, convoquent des sonorités de l’Est ainsi que de l’afrobeat, savent se montrer parfois aussi complexes et bruyants que Magma par exemple. Je pense que ce groupe doit vraiment être vu en concert. On y ressentira encore plus les ressources énergiques qu’il dégage, couplé à un surplus d’enthousiasme. Un disque décoiffant !

Claudy Jalet