Leo Sidran : What’s Trending
Leo est le fils de Ben Sidran (claviériste du Steve Miller Band puis pianiste de jazz) qui fait une petite apparition vocale sur le huitième album de son fiston. Tant que nous sommes dans la famille, la fille de Leo, Sol chante aussi sur trois titres ! Entouré d’une vingtaine de musiciens, Leo nous emmène dans son univers pop-jazzy ricain entre Steely Dan et Paul Simon. Un côté plus dansant nous est procuré par des titres plus soul jazz, voire carrément funky comme le très efficace « Crazy People » que Prince aurait certainement popularisé. Leo semble à l’aise, peu importe le style, il ose quelques instruments peu coutumiers (theremine et scie sur le remarquable « Hanging By a Thread » !), se plonge dans la pop jazzy « à la Sting » sur « There Was a Fire », convoque de l’americana sur « 1982 », sur lequel il chante uniquement les titres de chansons qui ont cartonné cette année-là ! Ce musicien qui joue des claviers, de la guitare, de la basse et assume les percussions et la batterie, excelle dans ces différents univers. Évidemment, ces chansons ont plus de chance de conquérir le sol américain avec des mélodies taillées sur mesure pour plaire au plus grand nombre, mais il faut reconnaître à Leo un beau flow, une aisance à se mouvoir aussi bien dans les sons groovy que dans des morceaux encore plus conciliants, comme le sirupeux, langoureux « After Summer’s Gone » qu’on aimerait décrier mais qui nous fait capituler ! Tout ceci est remarquablement produit, exécuté et peaufiné par des invités de marque, dont trois membres de Steely Dan, Janis Siegel de Manhattan Transfer, John Lampley des Huntertones et d’autres plus réputés de l’autre côté de l’Atlantique. Cet album est un travail d’orfèvre, cette musique est universelle et elle séduira une large audience peu encline à se poser trop de questions. Même si tout n’est pas dans mes cordes, je me dois d’être, comme toujours, objectif et reconnaître que c’est vraiment bien ficelé !
