Barbara Wiernik et ses pollinisations croisées !
“V.F.” – Versions femmes – Vendredi 11/11/2011
Jazzaround braque ses projecteurs sur le travail de compositrices, instrumentistes et chanteuses qui travaillent à Bruxelles et en Wallonie. Dès le vendredi 11 novembre prochain, les sites de SudPresse (www.sudpresse.be) et de Jazzaround (www.jazzaroundpress.com) proposeront « V.F. », un album 9 titres en téléchargement gratuit, un superbe kaléidoscope de la création artistique, côté sexe fort.
Barbara Wiernik, comme un papillon nomade
propos recueillis par Claude Loxhay et Philippe Schoonbrood
photos de Milena Strange et Bernard Rosenberg
Hasard des sorties discographiques mais aussi preuve de son talent original de vocaliste, l’actualité musicale de Barbara Wiernik est plutôt bien fournie. Outre la sortie de son premier album vraiment personnel, « Soul of Butterflies », qui rassemble la crème du jazz belge, paraissent quasi simultanément deux autres disques auxquels elle a collaboré : « Trio PiWiZ », le dernier opus de Pirly Zurstrassen et « Views of Xela » d’Alexandre Furnelle, tandis que notre chanteuse issue du Conservatoire de Bruxelles continue de participer au projet Acous-Trees du guitariste et compositeur Alain Pierre et à la formation du guitariste Giacomo Lariccia. Evocation d’un parcours musical particulièrement riche.
Tu as suivi les cours de chant jazz avec David Linx à Bruxelles mais aussi, par après, avec Norma Winstone : cette formation a fait de toi, non seulement une chanteuse, mais une vocaliste qui utilise la voix comme un réel instrument…
Je me définis comme étant chanteuse mais avec plusieurs facettes, c’est-à-dire que je peux interpréter des textes qui racontent une histoire mais, d’autre part, j’utilise la voix sans paroles, juste pour interpréter la mélodie, en faisant alors de cette mélodie une histoire, en créant un monde imaginaire et en y mettant autant d’âme que s’il y avait un texte.
Comment as-tu rencontré Norma Winstone?
Je l’ai rencontrée lors d’un stage à Dublin, c’était un petit stage très pro avec le trompettiste Kenny Wheeler. J’ai eu la chance d’être acceptée et j’ai fait ce stage deux années de suite. Grâce à cette rencontre avec Norma Winstone, j’ai pu aussi suivre des cours chez elle, en Angleterre, parce que le courant est très bien passé entre nous. J’ai eu énormément de chance de pouvoir approfondir cette rencontre qui a été très forte et très déterminante pour moi.
Tu admires aussi deux chanteuses qui ont enregistré avec David Linx : Maria Joao et Maria Pia De Vito, que tu cites sur ton site…
Pour moi, Maria Joao, c’est tout un monde, la découverte inouïe d’un pays. Le monde qu’elle crée en chantant m’était encore inconnu : elle est tellement exubérante, tellement enthousiaste quand elle chante. Elle fait tellement de choses avec sa voix que je ne connaissais pas chez d’autres chanteurs ou chanteuses que ça a été important pour moi : elle m’a nourrie de nouveaux vocabulaires. J’adore aussi Maria Pia De Vito qui utilise la voix comme un instrument, et plus qu’un instrument à vent, comme un instrument à percussion. En fait, c’est génial tout ce qu’on peut faire avec la voix, comment on peut varier les effets.
Pour ton premier enregistrement, « Eclipse » en 2001, tu chantes avec le pianiste Jozef Dumoulin…
Pour moi, ce duo a été ma première vraie aventure musicale, ma première rencontre importante : j’ai chanté avec Jozef pendant sept ans, ça a été une histoire d’amitié musicale et humaine. Ce qui est amusant, c’est qu’au début, lorsqu’on s’est rencontré, Jozef ne parlait pas français et moi, je ne connaissais pas le néerlandais : nous nous sommes rencontrés uniquement dans la musique, grâce à Diederik Wissels, notre professeur au Conservatoire de Bruxelles. Le courant est tout de suite passé et, très vite, on a beaucoup joué ensemble. On a d’abord fait des reprises, par la suite, Jozef a écrit des morceaux pour moi et j’ai mis des paroles dessus. On a ainsi créé un répertoire personnel. On a alors fait cet album qui constituait un aboutissement pour nous, le témoignage d’une rencontre très importante.
Par la suite, tu as monté le projet « Travelling Joni Mitchell »…
A un moment, nous avons décidé, Jozef et moi, d’arrêter le duo. Je me suis demandé ce que j’allais faire parce que ce projet était tellement personnel que j’avais envie de faire tout à fait autre chose. Je voulais aller vers une musique qui m’avait nourrie auparavant, plutôt que de faire un projet avec des compositions personnelles. Alors m’est venue l’idée de créer un projet autour des chansons de Joni Mitchell, une compositrice fabuleuse mais aussi une poétesse incroyable, une personnalité magnifique. Elle est peintre aussi, c’est une artiste très complète mais, surtout, par-dessus tout, sa musique m’a touchée au plus haut point et m’a beaucoup parlé. C’était le bon moment et, effectivement, ça a été une expérience très chouette. On a mis le projet sur pied avec Michel Hatzigeorgiou : c’est un projet qui a bien tourné et avec lequel je me suis bien amusée.
Ensuite, tu as rejoint le quartet du bassiste et compositeur Alexandre Furnelle…
Au début, c’était un hasard de rencontre parce qu’Alexandre et moi, nous donnions cours au même stage, à l’Académie d’été de Libramont et, à la fin du stage, il m’a demandé si je n’avais pas envie de participer, la semaine suivante, à l’enregistrement de son album « Le chant des sirènes ». J’ai accepté avec plaisir et c’est ainsi que j’ai commencé, petit à petit, à faire partie du projet, d’abord sur quelques morceaux et puis, pour la majorité du répertoire.
Un nouvel album d’Alexandre Furnelle vient d’ailleurs de sortir, « Views of Xela », avec des cordes…
C’est mon vieux rêve, j’adore chanter avec des cordes : c’est un univers lyrique qui m’attire très fort et je me sens très en empathie avec les harmonies qui émanent de ces instrumentistes-là. J’espère qu’on va approfondir cette formation-là. Pour l’album, en fait, Alexandre a réuni deux projets : d’un côté, son quintet, de l’autre, le projet avec les cordes. Quand il tourne, il le fait soit avec les cordes, soit avec le quintet; sauf pour le concert donné à l’occasion de la sortie de l’album : là, on était tous réunis et c’était extraordinaire.
Tu as aussi participé à l’album « Le Murmure de l’Orient » du saxophoniste et flûtiste Manu Hermia…
Oui, c’est dû au fait que, lorsque j’ai terminé mes études à la section jazz du Conservatoire Royal de Bruxelles, j’ai ressenti l’envie de couper un peu avec le jazz et surtout de voyager parce que, pour moi, le voyage est important. J’ai eu envie de faire un grand voyage en Inde. J’y suis partie pour une petite année et j’ai suivi des cours de chant indien. Je me suis baignée dans cette musique avec énormément de plaisir et d’enthousiasme. Quand je suis rentrée, je me suis dit que ce serait dommage de laisser cette expérience de côté, même si cela me sert de manière indirecte dans tous les autres projets que j’ai en jazz. Je me suis donc dit : « Pourquoi ne pas foncer, rencontrer des gens qui ont comme passion cette musique-là ? » J’ai alors rencontré Manu Hermia qui, au départ est jazzman, mais qui avait fait aussi cette découverte. Nous avons pu mettre sur pied ce projet, « Le Murmure de l’Orient », avec Fabrice Colet aux tablas, que Manu connaissait depuis longtemps: Fabrice a vécu cinq ans en Inde et a aussi une formation jazz. Nos mondes se sont croisés et c’est vraiment formidable, quand on est tout le temps dans le jazz, de s’immerger dans un tout autre univers.
Cet attrait pour la musique indienne est une part importante de ta personnalité…
Au début, quand je suis revenue d’Inde, je voyais cela de manière scindée : le monde du jazz d’un côté, la musique indienne de l’autre. Mais, à un moment, je me suis dit : « Comment retrouver le plaisir que je ressens dans la musique indienne, quand je fais du jazz, ce que je fais les trois-quarts du temps ? ». Donc je me suis permis d’abord quelques petites inflexions de voix, puis cela a fait partie à part entière de ma manière de chanter, c’est un peu ma touche personnelle.
Tu as aussi participé à l’album « Spellbound » du guitariste Giacomo Lariccia…
Oui, c’est un projet dans lequel je ne chante pas encore beaucoup. Quand on est en concert, je fais juste l’un ou l’autre morceau. Mais ce que Giacomo désirait vraiment, c’est ma participation sur un morceau en particulier. Comme j’ai l’habitude de chanter dans différentes langues, il avait envie, à cause aussi de mes origines, que je chante en hébreu, avec Ghalia Benali qui, elle, chantait en arabe. Il voulait confronter ces deux mondes dans un message de paix.
Tu viens de sortir un album personnel, « Soul of Butterflies » : un projet ambitieux à plusieurs titres, notamment avec cette association originale entre voix, trompette et accordéon…
Cet album, c’est mon bébé : un projet pour lequel je me suis vraiment battue, avec plaisir certes, mais ça a été une longue épreuve et une belle aventure. En fait, le choix des instruments résulte plus, à la base, d’une rencontre entre personnes : nous étions tous à l’Académie d’été de Libramont. On s’est retrouvé avec Fabian Fiorini, Laurent Blondiau, Tuur Florizoone et Nicolas Thys. Je leur ai demandé s’ils acceptaient de jouer mes compositions. On a essayé et ça a tout de suite sonné. Je me suis dit : « Pourquoi ne pas leur demander de faire partie de mon projet et d’enregistrer le disque avec moi ? ». Ils ont été tous partants pour mon plus grand plaisir. C’est comme cela que l’aventure a commencé, le batteur Yves Peeters s’est ajouté par la suite.
L’instrumentation est d’autant plus originale que, sur les précédents projets, on retrouvait plutôt des saxophonistes : Hugo Read sur certains titres de « Eclipse », Jeroen Van Herzeele pour « Travelling Joni Mitchell » ou Daniel Stokart dans le quintet d’Alexandre Furnelle…
C’est tout à fait vrai, c’est la première fois que je chante avec un trompettiste, ce que fait fréquemment Norma Winstone…
Pour ce disque, tu as composé certaines chansons en anglais, d’autres en français…
Oui, parce que le jazz d’habitude, c’est en anglais. Vu que j’ai été formée au langage jazz, pour moi, c’était très naturel de composer mes textes en anglais, d’autant plus que ma mère est anglaise. Mais maintenant, c’est vrai que j’ai composé aussi des morceaux en français parce que je pouvais aller plus loin dans la subtilité du texte. C’était plus facile et puis c’est une chose assez rare encore, le jazz en français. De toute façon, je ne m’étais mis aucune barrière. Je me suis dit : « Si ce morceau-là, je le sens en français, je le fais en français; si je le sens en anglais, je le fais en anglais. »
Dans le trio PiWiZ, tu chantes aussi en français: pour quel projet cette envie est-elle d’abord apparue ?
Cela s’est fait en parallèle et peut-être qu’effectivement le fait que, pour le projet de Pirly Zurstrassen, j’écrivais en français a influencé les choses. Peut-être, cela m’a-t-il plongé dans ce monde-là et j’ai continué sur ma lancée.
Il y a aussi un texte de Joni Mitchell et un de Kate Bush…
Oui, je ne pouvais pas passer à côté. Durant toutes les années avec le projet Joni Mitchell, je n’ai jamais enregistré d’album. Mais je me suis dit : « Le prochain album que je fais, et celui-ci est le premier que je fais réellement à mon nom, je me dois de prendre une chanson de Joni Mitchell, parce qu’elle a été tellement déterminante pour moi. C’était incontournable. » Quant à Kate Bush, je lui dois aussi, en partie, la découverte de ma voix : elle fait partie de mon parcours.
Tu reprends You Don’t Know What Love Is, un standard du jazz, en rapport avec certains titres en français…
Ce disque parle beaucoup d’amour. Pour moi, ce standard, c’est un lien avec mon monde, celui du jazz mais aussi un lien avec tous les morceaux que j’ai écrits. Puis, c’est une mélodie que j’adore. Il y avait le choix, parce que les standards qui parlent d’amour, il y en a beaucoup mais celui-là me touche particulièrement.
A la fin du disque, il y a un morceau caché en écho au titre “Colore la nuit”…
En fait, Colore La Nuit est une chanson que j’ai écrite pour mes enfants, c’est une berceuse sur laquelle j’ai mis des accords. Je la chantais tous les soirs à mes enfants et ceux-ci la chantaient aussi. Un jour, à la sauvette, j’ai enregistré mon fils qui chantait ce morceau. Je trouvais ce moment tellement chouette, comme un clin d’œil par rapport au morceau de l’album, qu’il me paraissait amusant de le placer en fin de disque, même si la qualité d’enregistrement n’est pas celle d’un studio.
Il existe, au sein de la formation, une réelle empathie : en fait, Fabian Fiorini et Laurent Blondiau, tu les avais déjà croisés pour « Le Voyage de Saint Matthieu » présenté au Gaume Jazz Festival en 2007…
Effectivement, je les connaissais déjà mais je les ai retrouvés dans ce projet de Fabian basé sur la « Passion de Saint Matthieu » de Bach, pour lequel Fabian a écrit tous les arrangements et pour lequel il a réuni plusieurs mondes : le monde classique et celui du jazz. C’est après ce projet que j’ai demandé à Fabian d’écrire les arrangements pour mon album.
La sortie de ton album a presque coïncidé avec celle du PiWiZ Trio…
Oui, l’album de Pirly est sorti quasi en même temps : c’est un hasard parce qu’en fait, on avait essayé que les sorties ne se fassent pas simultanément mais, apparemment, ça devait se passer de cette manière : mon actualité devait être fournie à ce moment-là. Le disque avec Pirly et Jacques Pirotton a été enregistré bien avant sa sortie, mais, pour différentes raisons, sa sortie a été différée. Le projet de Pirly me tient énormément à cœur : c’est un projet que je chéris, un des seuls projets, outre le mien, pour lequel j’écris des paroles et donc dans lequel je m’investis autrement. Mais je chéris d’autres projets comme celui d’Alain Pierre, Acous-trees pour lequel je n’écris pas de paroles parce que la musique ne s’y prête pas.
Ecrire des paroles sur une musique que l’on n’a pas composée, n’est-ce pas une difficulté supplémentaire?
Dans mon album, j’ai fait les deux en parallèle et là, j’avais une donnée de base très fixe mais j’ai pris cela comme un jeu : j’ai joué avec les mots, j’ai cherché comment jongler avec eux pour entrer dans le monde de quelqu’un d’autre. C’est un chouette exercice mais cela prend du temps, donc je ne peux pas le faire pour tous les projets. Mais je trouve que la musique de Pirly demande cela, pas tous les morceaux mais cela s’imposait pour certains : six titres, c’est-à-dire plus ou moins la moitié de l’album. Pirly a un univers très personnel, à la fois poétique et ludique : on reconnaît directement sa touche. Il ne faut pas trois secondes pour reconnaître sa musicalité.
Tu viens d’évoquer Acous-trees, le projet d’Alain Pierre, est-ce qu’il prévoit de sortir un album prochainement ?
Oui, on espère pouvoir enregistrer un album, on en a très envie et c’est dans nos plans mais il faut trouver les budgets, le label, le bon plan. La musique est là, on s’entend très bien au sein du groupe. C’est une musique qu’on adore tous jouer, humainement et musicalement : on a donc envie d’aller plus loin mais il faut que les choses se mettent en place. C’est la première fois aussi que je joue avec des instruments comme la flûte traversière de Pierre Bernard ou la guitare à douze cordes d’Alain qui a une toute autre sonorité. C’est vrai que les dialogues sont différents mais je me sens très proche de l’univers musical d’Alain, de par nos goûts musicaux, de par nos parcours. C’est une musique qui, au premier abord, me semble assez complexe et puis, quand j’arrive à m’en imprégner, j’ai l’impression qu’elle a toujours été là.
Tu as fait référence à tes origines culturelles: à la base, il y a un vrai mix de cultures…
Un grand mélange… Je suis d’origine juive. Ma mère est anglaise, de parents anglais et hollandais, mais elle est née en Angleterre, elle n’est venue en Belgique qu’après la guerre. Mon père est juif polonais et donc ses deux parents sont polonais mais, lui par contre, est né en Belgique et il a grandi ici. Mes deux parents sont nés au début de la guerre, donc leur histoire a fait qu’ils ont dû vivre beaucoup de choses : cela fait partie de moi.
Le thème de la berceuse que tu as évoqué est important dans la musique juive…
Oui, tout à fait, mais il se fait que moi, je n’ai pas été vraiment nourrie par cette musique-là : des berceuses, je n’en ai pas eu beaucoup. Mon père écoutait toutes sortes de musiques, d’abord beaucoup de musique classique dont mes parents étaient de grands amateurs. D’autre part, mon père écoutait aussi Egberto Gismonti, Miles Davis, Chet Baker : c’est des sons et des mondes avec lesquels j’ai grandi. Et puis, Jan Garbarek… je l’ai complètement intégré dans mon oreille et je pense que cela a été déterminant dans mes choix musicaux.
Il y avait une sorte de voile sur la tradition klezmer?
Non, je ne dirais pas cela. C’est plutôt lors des fêtes, les barmitsvas, les mariages, propices aux regroupements familiaux, que j’ai découvert cette musique. Mais chez moi, on écoutait d’autres musiques.
Et l’intérêt pour le jazz, comment est-il venu?
Je pense que c’est au travers des musiques que mon père écoutait. Mais j’ai commencé la musique et le jazz fort tard, à 18 ans. Par contre, du jour où j’ai commencé la musique, d’abord, c’était une évidence que ça devait être le jazz et ensuite, c’était évident que ça devait être ma vie. En fait, j’ai commencé la musique un peu par hasard parce que je me destinais à une carrière d’ethnologue ou d’anthropologue. Donc le voyage était quand même là : je voulais partir en Afrique. Un voyage que je n’ai pas pu faire, suite à un début de guerre civile dans le pays où je devais me rendre, après la fin de mes études secondaires. Je me suis demandé ce que j’allais faire et j’ai eu envie d’un break d’un an avant de commencer peut-être l’université. C’est alors que j’ai rencontré, par hasard, un copain qui m’a dit : « Tu aimes bien chanter, pourquoi ne viens-tu pas, avec moi, essayer l’examen d’entrée au Jazz Studio ? » Je me suis dit : « Pourquoi pas. » J’ai préparé cet examen avec lui et du jour où j’ai commencé, cela a été une passion, une drogue.
Et la musique comme véhicule pour voyager ?
Au début, je ne me suis pas dit cela. C’était une évidence, j’étais là pour la musique. C’est seulement par la suite que j’ai eu la chance de voyager grâce à la musique. Je suis une femme du voyage mais, comme je le disais dernièrement dans l’émission de Didier Mélon, « Le Monde est un village », grâce à la musique, on a la chance de pouvoir voyager à la seconde où l’on est dans notre univers musical. Même si on reste sur place, on entre dans un univers qui nous emmène loin: c’est aussi cela le voyage.
http://www.myspace.com/soulofbutterflies
Entretien publié une première fois dans le N°52 de Jazzaround (été 2009).