Lindsay Beaver, Though As Love

Lindsay Beaver, Though As Love

Lindsay  Beaver, Tough As Love

ALLIGATOR RECORDS

Elle joue de la batterie debout, et elle chante dans l’urgence, avec un punch et une énergie ‘pas de quartier’ (Attila-style). Originaire de Halifax en Nouvelle Ecosse, Beaver est disciple de Earl Palmer (NOLA) et c’est une boulimique de toutes les musiques qui brûlent de passion ! En ce domaine, ses idoles sont aussi diverses que Billie Holiday, Nick Curran, The Ramones, Little Richard, Amy Winehouse, Tupac Shakur, Sam Cooke… Jimmy Vaughan la remarque et arrive à la convaincre de venir s’installer à Austin (Texas) où elle va former son trio avec le bassiste Josh Williams et le guitariste Brad Stivers. Remarquable de créativité et de prouesses techniques, tout au long de l’album, on soulignera son tour-de-force dans You’re Evil. La notoriété de ce trio grandit et grandit et finit par attirer l’attention de Bruce Iglauer qui, après les avoir entendus, n’hésita pas à leur proposer de rejoindre la grande famille de Alligator Records. Beaver décrit son style hybride comme du «punk blues», mais c’est trop réducteur, car ses compositions (7 sur 12) et ses reprises passent du blues au rock ‘n’roll, aux ballades et au R&B, mais partout, c’est du Lindsay Beaver breveté et patenté, avec une forte touche personnelle. Il y a aussi de nombreux guests venus en renfort comme Dennis Gruenling dont le jeu à l’harmonica est au top dans You’re Evil comme dans la reprise I Got Love If You Want It (Slim Harpo), une excellente version. La pianiste Marcia Ball est là aussi dans Too Cold To Cry, une jolie ballade au parfum NOLA et dans You Hurt Me, un slow blues où Beaver exprime, avec pudeur, sa vulnérabilité. Quant à Sax Gordon Beadle, il ajoute du punch au bien enlevé What A Fool You’ve Been. A noter encore la guitariste Laura Chavez dans Mean To Me, encore un titre bien rythmé. Le pianiste Matt Farrell intervient avec efficacité sur Don’t Be Afraid Of Love pris en mode survolté, dans un blues lent, le Lost Cause d’Angéla Strehli,  dans le Lets’s Rock de Art Neville, cette fois en medium. Lindsay Beaver est transcendante tant au chant qu’à la batterie. Et, outre les morceaux déjà cités, il faut mentionner un Dangerous bien enlevé et Oh Yeah un rock’n roll estampillé Beaver. Cet album est bien parti pour les Blues Awards et autres prix. Ne le loupez pas.

Robert Sacre