L&S : When the Vowels Fall
Sérotine Records / Tractor Notown
Insaisissable… C’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Mais comprenons-nous bien : dans le sens noble du terme, comme je pourrais dire « perturbant », pas « bizarre ». Ceci-dit, on connait les affinités du couple L&S pour l’éclectisme. Et le panel est large !
Au fait, présentations… « L » pour Anthony Laguerre, multi-instrumentiste français actif dans le milieu noise et les musiques improvisées (Filiamotsa, Myotis) et compositeur ici des huit titres. Puis « S » pour Jos Kleij, alias G.W. Sok, qui s’est construit un patronyme dans le milieu punk européen au sein de la formation amstellodamoise The Ex. Un homme qui s’est ensuite tourné vers une certaine forme de jazz-core (la formation italienne Zu) et le post-rock (Oiseaux-Tempête), déversant son spoken word venimeux avec des groupes pour lesquels il écrit des textes humainement engagés. Et ce sera encore le cas ici…
Huit « chansons », huit thèmes graves, dont la dramaturgie prend de l’ampleur grâce aux agencements musicaux offerts par ses complices. Des cordes, notamment (le Gradue Ad Musicam de Nancy) judicieusement utilisées, mais aussi un batteur et un guitariste qui complètent le quartet. Parfois, le propos se durcit, le rythme s’intensifie… je pense particulièrement à « Can’t Breathe » pour lequel les notes de pochettes indiquent « Based on George Floyd’s last words ». Meurtrissant !
Alors oui, ce disque est insaisissable, mais juste, inspiré, … magnifique !