Magic Malik : Ka-Frobeat

Magic Malik : Ka-Frobeat

Onzeheuresonze

Magic Malik est né à Abidjan mais a grandi à Pointe à Pitre. A 17 ans, il arrive en France où il va fonder le Magic Malik Orchestra et se lancer dans son projet XP (concert au Botanique et interview dans notre magazine papier de l’époque). Suivra la XP Fanfare. Il collabore aussi avec Aka Moon (album « Amazir ») et avec Oak Tree (carte blanche au Brosella). Il présente ici son projet « Ka-frobeat », en référence au tambour guadeloupéen (le Ka) et à l’afrobeat créé par le nigérian Fela Kuti. Une plongée dans les traditions de la Guadeloupe, avec chants en créole. Neuf compositions originales (« Flè Koulèv » ouvre et ferme l’album) avec des textes généralement écrits par lui, parfois en collaboration. Pour cela, il a réuni une belle équipe de dix musiciens et 5 chanteurs, avec le trompettiste Nicolas Genest et le tromboniste Johan Blanc sur « Tout biten bout  » et le flûtiste Draman Dembelé sur 3 titres. Au sein de ce groupe d’une grande vitalité et explosivité, le trompettiste Olivier Laisney (Gil Evans Workshop, XP Fanfare), le saxophoniste Maciek Lasserre (MCK Project), les claviers de Mailys Maronne (Fanfare XP), les guitares de Mathilda Haynes et Oscar Emch, la basse de Zaf Zapha, la batterie de Maxime Zampieri (un fidèle depuis les débuts), les percussions colorées de David Mirandon et François Collombon.

Les échanges entre flûte, trompette et saxophone, galvanisés par les claviers et les percussions, font preuve d’une belle inventivité, en soutien aux chants en créole qui sentent bon les îles. Pour Malik Mezzadri, un beau retour à ses racines d’enfance en Guadeloupe avec un aspect revendicatif (« Jénérasyon » : « génération sacrifiée »), une démarche à mettre en parallèle avec la recherche de racines africaines de l’album Pigments dédiés aux poèmes du poète Léon-Gontran Damas. Une plongée aussi dans la langue créole (seul « Ka Tranz » est écrit en anglais) : « l’ancrage dans une culture, c’est la langue ».

Claude Loxhay