Malaya Blue : Blue Credentials

Malaya Blue : Blue Credentials

Blue Heart Records ‐ Références catalogue : BHR 1032

Quatrième album pour cette chanteuse britannique de blues et de ballades qui fait l’unanimité et remporte succès sur succès depuis son premier album en 2015 (« Bourbon Street »), suivi en 2016 par « Heartsick » et « Still » en 2020. Les qualités vocales de Malaya ont séduit le compositeur Dennis Walker (1) qui a été inspiré par la chanteuse et a composé 7 des 12 titres de cet album en son honneur. La mort prématurée de Walker en mai 2022 a empêché ce dernier de partager et saluer le succès de cet opus, mais il a quand même pu en apprécier la production et la finition avant son décès. Les accompagnateurs de Malaya sont de grands professionnels, avec Richard Cousins (bass), Brett Lucas (gt, dobro, percus), John McCullogh (orgue Hammond et keys), Sam Kelly (drums, percus) et Chris Rand (saxes tenor et baryton). Tout le répertoire tourne autour des relations amoureuses, souvent tempétueuses, avec des regrets, des espoirs, des souvenirs, des ruptures, comme dans « Your Act Has Worn Thin » qui ouvre la séance. C’est un slow blues exsudant le ras le bol de la chanteuse (« Assez … salut ! Barre-toi !) avec des parties de guitare (B. Lucas) mémorables, exprimant le paroxysme du rejet du fautif. C’est reparti tel quel dans un plus nerveux « Wrong Kinda Love » sur un ton colérique et dynamique (j’ai encore fait le mauvais choix…) avec Lucas encore très inspiré, comme dans tous les titres et entre autres dans « Oh What a Fool », une ballade bluesy en slow où Malaya reconnaît encore un mauvais choix mais est prête à pardonner tout en s’engueulant (qu’est-ce que je peux être conne ! Mais je veux que tu me prennes dans tes bras pour danser). Encore dans cette catégorie, il y a « I Can’t Find No Love » où elle est en couple, mais son compagnon la néglige totalement et elle s’en plaint « personne ne m’aime dans cette maison », mais elle garde quand même espoir de changer la donne. Ensuite, elle aborde les ruptures qui se sont bien déroulées. Il reste la nostalgie des bons moments passés ensemble, dans « The Time We Had » par exemple, une ballade bluesy en slow très mélancolique (c’était tellement chouette). Le reste est dans la même veine, soit en ballades slow ou médium (« I’m Having Dreams Again », « Set Me Free », « Howlin’ Mercy »,…) ou en slow blues comme « Good Intentions, Bad Results » ou encore en blues plus musclé comme « Bring Me Your Sin » avec B. Lucas bien en évidence. Heureusement on termine sur une note joyeuse et optimiste avec « Messin’ Around », (tout va bien, faisons les fous), un blues en médium sur un rythme soutenu (B. Lucas encore).

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(1) Entre 1965 et 2022, Dennis Walker (1943-2022) a été producteur et compositeur pour plus d’une cinquantaine de musicien(ne)s de blues et R&B, entre autres Robert Cray (« Strong Persuader », « Don’t Be Afraid of the Dark »,…), B.B. King (« Blues Summit »), Philip Walker, Lonesome Sundown, Etta James, Bettye LaVette etc…

Robert Sacre